Jusqu’à 11H00 de ce dimanche 23 octobre, le taux de participation aux élections présidentielles sur le territoire national était estimé à 11,85% pour 18.61% à l’étranger. C’est ce qu’a déclaré Chafik Sarsar, président de l’ISIE lors d’un point de presse au palais de congrès.
« Le taux est proche de celui enregistré pendant la période correspondante des élections législatives », a assuré le président l’instance qui s’est dit optimiste quant une progression de ce pourcentage durant les prochaines heures.
Le démarrage de l’opération électorale s’est effectué dans les meilleures conditions notamment en la présence massive des agents de la sécurité répartis sur l’ensemble des circonscriptions du pays, pour sécuriser un tel événement d’envergure où les Tunisiens sont appelés à choisir dans la transparence leur président de la République.
Il est à rappeler que 27 candidats sont en lice pour ce scrutin dont le président sortant Moncef Marzouki, des ministres du président déchu, une figure de gauche Hamma Hammami et l’homme d’affaires Slim Riahi.
L’ISIE par la voix de ses membres s’est adressée au peuple tunisien pour l’appeler à exercer son droit électoral afin d’assurer la stabilité et contribuer à la réussite du processus transitionnel dans cette deuxième phase.
Participation faible du fait de la réticence des jeunes
Le taux de participation annoncé par l’ISIE est plus important que celui constaté lors de notre visite aux plusieurs centres et bureaux de vote dans maintes circonscriptions de la capitale.
« Africanmanager » était présent dans les bureaux de vote de la Fayette, du Bardo, de Mallasine, de Bab Jedid, de Bab Souika et de Cité Ettadamen où l’affluence des électeurs était « limitée » et même faible par rapport à celle des élections législatives.
« Depuis la date de l’ouverture jusqu’au 11h00, l’affluence était en deçà des attentes », nous ont déclaré les responsables de ces centres qu’on a visités.
Sur les raisons de cette faible participation, la majorité des responsables interviewés ont affirmé que la grande concentration sur les élections législatives demeure la cause principale du taux assez limité de la présence des électeurs.
Cette concentration a certainement influé sur les jeunes qui ont choisi jusqu’à la rédaction de cet article de ne pas voter. « La participation des jeunes est encore très faible et ceci pourrait être expliqué par l’intérêt limité accordé aux élections présidentielles malgré leur importance », a dit le président de centre de vote à Al Omrane dans une déclaration à « Africanmanager », précisant que ceci va certainement influencer le processus électoral.
En dépit du taux faible observé dans plusieurs bureaux de vote, l’opération électorale se poursuit dans un climat favorable surtout que les bureaux de vote, selon les présidents interviewés, ont tiré la leçon des erreurs commises lors des élections législatives tenues le 26 octobre dernier.
Des irrégularités
Notre visite à ces centres nous a aussi permis de relever certaines irrégularités commises. Par la voix des représentants de quelques organisations de contrôle à l’instar d’Atide, Mourakiboun et d’autres observateurs nationaux, la propagande électorale était en tête des irrégularités constatées depuis le démarrage de scrutin. A titre d’exemple, le représentant d’un candidat au centre de vote de Bab Souika a essayé d’influencer le choix des électeurs en scandant des slogans en faveur de ce dernier. Egalement, un autre candidat a mobilisé plus de 14 préposés dans un centre de vote à Bab Jedid de manière à « encadrer » les votants, d’après un observateur du corps des avocats.
Encore, un groupe de citoyens a entrepris d’accompagner certains électeurs pour qu’ils puissent élire leur candidat, a constaté un observateur relevant de centre des avocats au bureau de vote d’Etthadamen II.
Outre ces irrégularités, les électeurs eux même ont commis des erreurs, nous a assuré l’un des observateurs d’Atide affecté à un bureau de vote.
Wiem Thebti
