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Le PDG de la Steg à Africanmanager : « La facture n’est pas salée et les Tunisiens ne savent pas la lire »

La situation financière de la société tunisienne d’Electricité et de Gaz (STEG) est toujours fragile. Des chiffres en berne ! Dans une interview accordée à Africanmanager, le PDG de ladite société, Rachid Ben Dali a affirmé que les impayés de la société ont atteint jusqu’à fin septembre dernier, 650 millions de dinars. Une situation qui a nécessité des subventions de la part de l’Etat de l’ordre de 2700 MD au titre de l’année 2013. Un budget similaire a été également alloué à l’année 2014.

Il a indiqué, sous un autre angle que la Steg est une entité publique qui vit grâce à la subvention de l’Etat, estimant, cependant, que la situation n’est pas catastrophique en ce sens que c’est l’Etat qui subventionne des services biens précis comme le gaz et l’électricité. Du coup, la société est en train de combler son déficit à travers les subventions de l’Etat pour alléger le pouvoir d’achat des citoyens.

Selon lui, la valeur de la subvention durant l’année 2013 a atteint 2700 MD du budget de l’Etat contre un montant entre 100 ou 150 mille dinars auparavant, estimant que la valeur de la subvention a augmenté d’une manière très sensible ces dernières années.

Pour l’année 2013, le chiffre d’affaires de la société se situait à 3000 millions de dinars. Il est attendu pour l’année en cours un CA avoisinant les 3500 millions de dinars suite à l’augmentation des tarifs du gaz et de l’électricité. La subvention de l’Etat pour la Steg sera, cependant, réduite suite à la levée de la subvention sur les sociétés du ciment pour se situer à seulement 2000 milliards.

Ben Dali a expliqué, dans ce cadre, que l’électricité est en train d’être vendue 50 pour cent moins que son prix de revient qui est de l’ordre de 240 millimes, c’est-à-dire que l’usager la paye à 133 millimes, ce qui ne couvre même pas le coût du combustible.

Il a reconnu, cependant, que la situation financière de la Steg s’est aggravée avec l’augmentation des impayés, soulignant que la compagnie est non seulement en train de payer le kilowattheure moins cher que le prix de revient, mais aussi elle n’est pas adéquatement payée. Jusqu’à fin septembre à 650 MD, les impayés de la Steg ont atteint 650 millions de dinars.

S’agissant de la détérioration des services fournis par la Steg, le PDG de la Steg a fait savoir que la société est en train de faire de son mieux pour que le client soit satisfait, évoquant, toutefois, quelques difficultés tenant au fait que l’usager a toujours hâte de bénéficier des prestations de la compagnie sans devoir honorer ses engagements ni s’acquitter de ses arriérés.

Il a dans ce contexte, estimé qu’en 2013 et 2014, la société a été en butte à des problèmes de branchement suite à l’expansion anarchique des constructions. « On essaye toujours de satisfaire toutes les demandes mais cela nécessite des investissements colossaux qui ne figurent pas dans le planning de la Steg », a-t-il dit.

Ainsi, d’après lui, les charges s’alourdissent pour la Steg. « Parfois on est handicapé par les démarches publiques mais on essaye toujours par tous les moyens d’accéder à toutes les demandes », a indiqué Ben Dali, rappelant la dernière pénurie des compteurs de gaz suite à une demande extraordinaire en la matière. La société recevra, cependant, fin novembre, une bonne quantité de ces appareils.

Côté investissement, Rchid Ben Dali a indiqué que la Steg est le plus gros consommateur et elle débloque chaque année 800 milliards au titre de nouveaux investissements. En 2014, le budget d’investissement est estimé à 900 MD, financé par les bailleurs de fonds pour pouvoir répondre à la demande. « On est obligé de construire une centrale tous les deux ans d’une capacité de 400 ou 500 mégawatt. Nous avons besoin aussi d’étendre notre réseau de distribution », a-t-il dit.

Au sujet de la facture de la Steg, Ben Dali a indiqué qu’il s’agit là d’un sujet brûlant et récurrent et que le citoyen ne fait même pas l’effort de comprendre sa facture, et c’est malheureux malgré les efforts déployés pour la simplifier, a-t-il souligné . « Si le Tunisien comprend le système de la facturation, il peut facilement maîtriser sa facture car ce sont in fine les pouvoirs publics qui sont en train d’en subir les retombées», a-t-il affirmé.

Le PDG de la Steg a reconnu, toutefois, que si le client utilise la climatisation ou le chauffage central, il va avoir certainement une facture « salée », recommandant au citoyen de faire un effort pour réduire sa facture, et rappelant que la Steg a introduit un palier de consommation, selon lequel « plus tu consommes plus tu es pénalisé.

Selon lui, 85% des Tunisiens consomment moins de 200 kilowattheures par mois et payent une facture de 45 dinars par mois. Et ce sont les 15% restants qui payent plus cher la facture. Il s’agit dans ce cas-là de la catégorie qui consomme plus de 200 kilowattheures.

Khadija Taboubi

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