L’initiative de Mustapha Ben Jaâfar appelant à un candidat consensuel à la présidentielle n’a pas bénéficié de l’unanimité de la commission des forces socio-démocrates alors que les candidats à la présidentielle concernés par cette initiative envisagent cette possibilité au second tour, c’est ce qu’a confirmé à la Tap, le porte-parole du parti Ettakatol, Mohamed Bennour, précisant, qu’au premier tour, chaque parti soutient son propre candidat vu l’échec de cette initiative.
A vrai dire, l’initiative de Ben Jaâfar n’a pas trouvé écho parmi les forces socio-démocrates bien que les secrétaires généraux d’Ettakattol et de l’Alliance démocratique, respectivement Mustapha Ben Jaâfar et Mohamed Hamdi aient affiché leur disposition à se retirer de la course au palais de Carthage.
Dans une déclaration à Africanmanager, Mohamed Hamdi le secrétaire général de l’Alliance Démocratique et candidat à la présidentielle a confirmé que cette initiative a échoué et que toutes les forces socio-démocrates ne se sont pas parvenues à un accord au sujet d’un candidat consensuel à la présidentielle, soulignant, cependant, que toutes les parties concernées se sont mises d’accord pour renforcer les possibilités de coordination et de travail.
Par ailleurs, dans un communiqué rendu publique récemment, le candidat à l’élection présidentielle, Samir Abdelli s’est dit étonné de l’appel lancé par Ben Jaâfar de créer un front centriste qui soutiendra un unique candidat à la présidentielle, soulignant, à ce propos, que ce que propose Ben Jaâfar est un « arrangement » entre candidats et entre partis politiques ou entre personnalités politiques qu’il choisit arbitrairement. « Je déclare que cet «arrangement» est une confiscation du droit de vote des tous les électeurs tunisiens. Je le dis : cet «arrangement» est à la limite d’un coup d’Etat anti-électoral, une atteinte à la Constitution », a-t-il dit.
Samir Abdelli a, en outre, estimé que cette prise de position du président de l’ANC est une atteinte à la neutralité et à l’égalité nécessaire entre tous les candidats et pourrait nuire, modifier et même invalider les futurs résultats de l’élection présidentielle, indiquant que cette élection du président de la République n’est pas celle de 2011 en ce sens qu’elle se fait désormais par voie de suffrage universel, un contrat direct avec le peuple tunisien.
C’est ainsi qu’il a lancé un appel à tous les électeurs pour dénoncer cette tentative d’accord qui laisse supposer des négociations « secrètes, peu démocratiques et même douteuses ».
Interrogé sur l’échec de son initiative, Ben Jaâfar a déclaré lors de son intervention, ce mardi, sur une radio de la place, que, contrairement aux rumeurs circulant sur l’échec de son initiative, les réunions se poursuivent pour arriver à un résultat positif.
Il a réitéré, toutefois, sa disposition de retirer sa candidature de la présidentielle si toutes les parties concernées s’accordent sur une unique personnalité pour disputer la présidentielle, estimant que la famille démocratique porte une responsabilité historique envers le pays et qu’il est nécessaire de travailler, même après les élections présidentielles, pour créer un équilibre au sein de la scène politique.
Ben Jaâfar a indiqué, dans le même ordre d’idées, que le parti de Nidaa Tounes n’est pas capable de résoudre les problèmes socio-économiques du pays et que son programme n’a pas vocation à rassurer les Tunisiens.
Il est à signaler, dans ce cadre, que la commission des forces socio-démocrates est composée de Mustapha Ben Jaâfar (Ettakattol), Mohamed Hamdi (Alliance démocratique), Mohamed Abbou (Courant démocratique), Zouhaier Maghzaoui (Mouvement Echaab), Imed Daimi (Congrès pour la République), Maya Jribi et Issam Chebbi (Parti républicain), Hichem Safi (Mouvement de l’unité populaire) ainsi que du candidat indépendant à la présidentielle et ancien bâtonnier de l’Ordre national des avocats tunisiens, Abderrazak Kilani.
Kh.T
