Les résultats préliminaires complets des élections législatives ont été dévoilés, ce jeudi 30 octobre, par l’Instance Supérieur Indépendantes des Elections (ISIE) après trois jours de dépouillement. Constat : 85 sièges pour Nidaa Tounes contre 69 sièges pour le mouvement Ennahdha , chef de file de l’ex Troika qui a dirigé le pays pendant les années de la phase postrévolutionnaire.
Ces résultats n’ont pas fait l’effet d’un choc sur les nahdhaouis qui se sont montrés plus optimistes au sujet du choix fait par les électeurs tunisiens lesquels ont voté en toute transparence et ont mis fin à toute polémique. « Les résultats sont positifs étant donné que notre mouvement a réussi à préserver la liberté des citoyens et à conserver en l’état les institutions publiques », a déclaré le leader du parti, Rached Ghannouchi, ce jeudi 30 octobre.
S’exprimant devant un parterre des journalistes, il a affirmé que les efforts vont se poursuivre de manière à servir la révolution et à contribuer à la réussite de la troisième phase de la transition. « Ceci est d’autant plus important qu’il n’y aura plus jamais un retour au régime de la dictature et plus de place pour l’hégémonie d’un seul parti », a expliqué Ghannouchi avant d’ajouter que « notre pays s’achemine vers la démocratie».
Le message d’Ennahdha est clair pour ceux voulant exercer une mainmise sur un pouvoir qu’il veut consensuel afin de concrétiser les objectifs fixés. « Nul autre choix n’est possible, la Tunisie ayant besoin d’un pouvoir participatif et d’un équilibre de la scène politique», a souligné Ghannouchi mettant l’accent sur le caractère délicat de la situation dans un pays en dernière phase de la transition.
Pour ce faire, Ghannouchi a affirmé que son mouvement est ouvert à tous les choix et à toutes les forces pour accomplir cette mission mettant en garde toutefois contre des menaces sur les libertés, la démocratie et les droits de l’homme. « La Tunisie est un pays centriste ; on est au centre des partis centristes et nous sommes contre l’extrémisme et contre le terrorisme », a-t-il dit. Et d’ajouter que « Ennhadha restera le garant principal du respect de la constitution, de la consolidation de la démocratie, de la protection des droits et des libertés tout en préservant la stabilité du pays ».
Qu’en est-il du prochain parlement du peuple ? Sur cette question, Al Laareydh secrétaire général du mouvement a relevé que cela sera tributaire d’une négociation approfondie. « On va définir notre position et notre démarche politique à la lumière de plusieurs facteurs, notamment la liberté des Tunisiens, la sécurité du pays ainsi que les objectifs socio-économiques », a fait remarquer Laareydh précisant que ces éléments vont déterminer certainement la position du mouvement. Selon lui, la politique d’Ennahdha serait de défendre l’unité nationale, et a plaidé pour un gouvernement d’union nationale.
Ennahdha n’a pas encore arrêté son choix sur le prochain candidat à la présidentielle
Après la réussite des élections législatives qui se sont déroulées dans un climat favorable, Ennahdha se penchera à partir de vendredi sur la question de la présidentielle. Une réunion du bureau exécutif et du conseil de la choura aura lieu ce samedi afin d’examiner ce dossier, jugé important pour l’avenir du pays.
« Notre position sera fixée prochainement à la faveur de consultations avec tous les dirigeants du mouvement et nous serons certainement ouverts à toutes les propositions », a dit Ghannouchi qui a saisi cette occasion pour rappeler qu’Ennahdha n’a pas de candidat « nahdhaoui » pour cette échéance, mais cette question sera abordée avec tous les intervenants dans le paysage politique.
Wiem Thebti
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