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Tunis- Jeu de massacre aux législatives : Les gagnants, les perdants, les disparus et les naufragés!

Au Bardo, les dés sont désormais presque définitivement jetés. A moins d’une décision de dernière minute ou d’un recours en opposition concluant, les résultats du scrutin législatif d’octobre 2014 sont déjà connus. Nida Tounes remporte ces élections avec 16 sièges d’avance sur le parti islamiste d’Ennahdha. Ce dernier s’est déjà fait «tirer les oreilles» par la confrérie des «Frères Musulmans», mais fait déjà contre mauvaise fortune bon cœur, accepte sa défaite qu’il tourne en réussite de tout un pays [ce qui n’est pas faux] et se présente désormais comme «le bouclier des liberté et le gardien de la Constitution». Il faut croire aux miracles !

Le grand perdant des législatives 2014 restera sans aucun doute le parti Ennahdha qui fait ainsi voler en éclats le rêve du 5ème Califat tel que le prédisait en 2012 Hammadi Jbali et fait aussi et surtout fait perdre aux «Frères Musulmans» tout espoir de ressac politique continental.

Une première lecture de ces résultats montre que sur les 190 partis ayant pris part à ces élections via 1327 listes, le tamis des urnes n’en a retenu que 19. Quelque 9031 candidats sont tombés des urnes qui n’en ont retenu que les 217 de la prochaine assemblée du peuple.

Ettakattol a reçu la raclée de sa vie et frôlé la disparition, n’eût-été le repêchage à Kasserine où on lui a accordé une voix. Le parti des frères Chebbi, Al Joumhouri, n’aura l’honneur sauf que grâce à l’unique siège que remportera Iyed Dahmani à Siliana. L’homme d’affaires Mehdi Ben Gharbia sauvera aussi les meubles du Tahalof à Bizerte où le peuple a presque réédité la bataille de l’évacuation, cette fois-ci en faveur de Nidaa et d’Ennahdha essentiellement.

Des funestes anciennes figures du non moins funeste CPR, seul Imed Daimi pourra sauver sa tête. Salim Ben Hamidane, Abdelwaheb Maatar et autres Sihem Badi et l’avocat aux cernes noires, Samir Ben Amor ont sombré. Ni les conseils de Tarak Kahlaoui ni ceux d’Adnene Mansar, encore moins les lunettes du CPR n’auront pu leur indiquer la bonne voie vers le Bardo. Ce sera ça au moins de gagné pour ceux qui suivront, l’année prochaine, les débats des députés à la télévision, diront les mauvaises langues. Sur sa bicyclette, la femme de l’ancien CPRiste Mohamed Abbou, pédalera assez vite pour remporter un siège à Tunis1. La bicyclette (Logo du parti Tayar) deviendra tricycle. Ancien CPR lui aussi, Abderraouf Ayadi qui ne remportera même pas un siège, entraînera dans sa chute son parti Wafa. Même sort pour les Destouriens, qui ont sombré corps et biens. Al Massar d’Ahmed Brahim n’est pas en reste.

Avec seulement 2 sièges, Al Mahabba [traduisez Amour] de Hachmi Hamdi, découvre que presque personne ne l’aime plus en 2014. Dans un premier sursaut de fierté, il annonce sa volonté de retirer sa candidature des présidentielles, puis se rétracte. Henry Kissinger ne disait-il pas que le pouvoir est le dernier aphrodisiaque ?

L’un des naufragés reste la Moubadara de Kamel Morjane dont l’aigle (Logo du parti) verra ses serres épointées . A Sousse, son fief, il ne remportera en effet qu’un seul siège. Au total, il s’en tirera avec 3 sièges. Cinq autres partis complèteront la relative mosaïque de la prochaine Assemblée du peuple de la seconde République tunisienne. Le FNS de Sidi Bouzid, le Majd de Tozeur, le Nidaa Etranger, et la Voix des agriculteurs de Jendouba.

Sinon, c’est Nidaa Tounes qui est le gagnant dans une élection où la déception des électeurs et le désarroi de la population ont balayé presque tous les partis connus et propulsé des partis qui n’ont que deux années ou un peu plus d’expérience dans le domaine politique. Afek est dans ce cas aussi. L’UPL de Slim Riahi qu’Europe1 appelle «le Berlusconi tunisien» et qui devient comme un joker que certains autres partis voudraient avoir, émerge lui aussi. En 2011, il disait «Tawwa» [Traduisez : Maintenant], il lui aura fallu attendre 3 ans pour y parvenir. Le Front Populaire de Hamma Hammami, tirera tout de même son épingle du jeu. Il n’aura pas beaucoup de poids, mais il restera toujours candidat à une éventuelle coalition, certes pas «avec le diable», mais pourra tout de même poser ses conditions et au moins jouer les arbitres dans la prochaine Assemblée du Peuple.

C’est enfin tout ce beau monde qui devra cohabiter au Bardo. Avant même que les résultats ne deviennent définitifs et officiels, tous les regards se tournent vers les coalitions qui devront se nouer. Chez Nidaa, c’est l’euphorie dont le discours frise parfois l’insolence. Du côté d’Ennahdha, c’est l’amertume qui pousse à négocier un virage à 180 degrés. La cohabitation reste pourtant la seule issue possible pour le pays.

Khaled Boumiza

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