La position de l’Instance Supérieur Indépendante des Elections (ISIE) par rapport aux prochaines élections présidentielles est claire : le postulant dont la candidature est validée ne peut pas se retirer de la course Et pourtant, les rumeurs sur cette question n’ont de cesse d’enfler créant une autre controverse sur la scène politique.
La polémique a commencé avec l’annonce du candidat du Courant El-Mahabba à la présidentielle, Hechmi Hamdi, lundi dernier, de se retirer de la course présidentielle. Ce retrait est expliqué par le porte-parole du Courant El-Mahaba, Saïd Kharchoufi, par l’échec du parti à obtenir une majorité des sièges à l’Assemblée des représentants du peuple. Ce qui, a-t-il précisé, empêchera le parti de former le prochain gouvernement et de mettre en œuvre programme électoral.
L’intention de se retirer de la course au palais de Carthage a été prêtée aussi au candidat de l’Alliance démocratique Mohamed Hamdi qui n’a pas démenti cette rumeur notant que le bureau exécutif du parti va se réunir pour trancher la question.
Pas d’effet sur les élections…
Sur cette question, Mourad Ben Moula, vice-président de l’ISIE, a assuré que tout candidat a le droit d’annoncer son retrait de la course, mais aucun retrait ne sera pris en compte, l’ISIE ayant rendu publique la liste définitive des candidats qui sont au nombre de 27.
Dans une déclaration à « Africanmanager », il a rappelé que la loi électorale ne prévoit pas la possibilité de retrait de candidature, à compter de la date de l’annonce de la liste des candidatures officielles à l’élection présidentielle. Seul le décès d’un candidat entraîne la remise à zéro de la procédure de candidature.
Sur un autre plan, il a affirmé que la volonté de se retirer de la course à la présidentielle exprimée par certains ne pourrait en tout cas pas avoir d’effet sur l’opération électorale. « Si la loi avait évoqué cette possibilité, rien n’empêcherait qu’elle soit suivie d’effet ; or ce n’est pas le cas», a ajouté Ben Moula affirmant que la liste des candidats à la présidentielle est définitive depuis vendredi dernier dès lors que le tribunal administratif a entrepris l’examen de tous les recours en opposition et rendu les jugements y afférents. Ce faisant, la liste des candidats reçue par l’ISIE a été arrêtée officiellement à 27.
Toute demande sera rejetée
Mais, si l’ISIE venait à recevoir une telle demande, elle serait rejetée dès lors que la loi électorale stipule qu’aucun candidat ne peut se retirer après l’annonce de la liste officielle des prétendants à la présidentielle, nous a expliqué Ben Moula.
En revanche, l’expert en droit constitutionnel, Kais Saied a expliqué que l’article 49 de la loi organique relative aux élections et référendums n’interdit pas le retrait de l’un des candidats à la présidentielle, si ce dernier le décide. Il a toutefois remarqué dans un entretien téléphonique avec « Africanmanager » que le nom de ce candidat ne sera pas retiré de la liste définitive des candidats annoncée par l’ISIE.
Y aura-t-il de surprise ?
Kais Saied a affirmé que tout dépend de l’affluence des électeurs aux urnes pointant ainsi du doigt la réticence de très nombreux électeurs constatée , lors du scrutin législatif du 26 octobre où le nombre des votants n’a pas dépassé le 1/3 deux ceux qui se sont rendus aux urnes au cours des élections de 2011. « Les crises politiques qu’a connues la Tunisie ne pourraient qu’entamer la confiance des citoyens envers la classe politique et pourraient se traduire par la suite en réticence », a-t-il souligné mettant l’accent sur « l’importance de la mobilisation de l’électorat de manière à exercer le droit électoral et par la suite choisir un nouveau président de la Tunisie qui sera appelé à répondre aux revendications de son peuple »
Wiem Thebti
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