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Tunis-élections : La délégation internationale commune satisfaite, mais déconcertée par la désaffection des jeunes

L’opération électorale a été entachée de certaines lacunes et irrégularités. C’est le constat fait par la mission d’observation relevant de la délégation internationale commune au cours d’un point de presse tenu, mardi, à Tunis.

Dr Loay Dhib, président de la mission a pointé de doigt la désaffection des jeunes envers cet événement historique pour un pays en transition. « La réticence des jeunes reflète le mécontentement de cette catégorie de la population. Ces jeunes sont en colère contre le rendement des différents partis politiques », a-t-il affirmé y voyant un « message fort pour toute la classe politique ».

Pour lui, « ces partis politiques devront prendre en considération les attentes et plus encore les revendications des jeunes, considérés comme le premier potentiel de la Tunisie postrévolutionnaire », a-t-il dit.

D’après Dhib, la réticence des jeunes vis-à-vis des élections législatives demeure l’un des points faibles constatés durant ce rendez-vous électoral.

Outre la réticence des jeunes, le registre électoral faisait aussi partie du catalogue des irrégularités relevées. D’ailleurs, cette lacune était à l’origine de l’exclusion d’environ 9% d’électeurs qui se sont trouvés incapables d’exercer leur droit électoral. Raison pour laquelle Loay Dhib a indiqué que « les partis politiques auraient dû concevoir autrement l’opération électorale de manière à assurer la participation de tous les Tunisiens sans exception ».

La loi électorale est à réviser

Pour combler ces failles lors des prochaines échéances électorales, la mission a insisté sur l’importance de réviser la loi électorale mise en place pour que tous les Tunisiens puissent voter en toute transparence. « Il est temps de faire évoluer l’opération électorale étant donné que le peuple tunisien est pleinement conscient de l’importance que revêt le scrutin , ajoutant que ceci est « très important pour l’avenir d’un pays en quête de stabilité ».

Une grande responsabilité incombe, à cet égard, à la classe politique qui devrait prendre en compte les mutations que connaît la Tunisie actuellement, mais aussi à l’Instance Indépendante des Elections qui est appelé à intensifier ses efforts afin de sortir de cette situation.

L’actualisation du registre électoral est l’une des autres recommandations formulées par la délégation internationale commune pour assurer la réussite du processus électoral de façon générale.

La mission satisfaite, malgré les lacunes…

En dépit de ces failles enregistrées par cette délégation, Loay Dhib s’est dit satisfait du déroulement de l’opération électorale législative. « Nous avons pris en considération plusieurs facteurs notamment l’importance de ce pays dont le peuple a donné l’exemple en matière de démocratie », a-t-il dit.

Dhib a également mis l’accent sur la grande affluence des électeurs durant le jour de vote, le 26 octobre dernier, et ce, dans la majorité des bureaux de vote.

D’ailleurs, le scrutin s’est déroulé conformément à la loi. Le mérite en revient à la direction des bureaux de vote, bénéficiant d’un bon encadrement sans oublier la présence massive de la femme tunisienne.

D’autres points forts ont été relevés. La mission a dans ce cadre affirmé que les mesures sécuritaires mises en place dans les bureaux de vote expliquent dans une large par la réussite du scrutin outre la transparence qui a marqué les opérations de fermeture des bureaux de vote et du dépouillement .

La mission qui a déployé 80 observateurs venant de plus de 32 pays et plus de 138 bureaux de vote ont fait l’objet du contrôle et de suivi portant sur plus de 67069 électeurs.

W.T

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