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Tunis : « La nouvelle stratégie de l’habitat lancée en mars prochain à l’enseigne de la bonne gouvernance », affirme le ministre de l’Equipement

Le ministre de l’Equipement, de l’Aménagement du territoire et du Développement durable, Hedi Larbi, dans une interview à Africanmanager, dresse le bilan de son département tout en mettant l’accent sur le budget 2015 qui serait meilleur que celui des exercices précédents, mais cela ne sera pas suffisant pour relever les défis. L’entretien des réseaux est plus important qu’investir dans les nouveaux projets d’autoroutes. Interview :

Récemment, une consultation a été lancée sur la nouvelle stratégie de l’habitat. Quand pourrait-elle mise en œuvre ?

On est en train de travailler sur deux pistes. Il s’agit de finaliser l’architecture nécessaire pour s’assurer qu’elle soit réalisable sur la base des consultations requises. De même, l’intérêt se focalise sur les législations étant donné que certains décrets et lois doivent être revus avant d’être soumis au conseil des ministres et par la suite au Parlement.

Cependant, il y a d’autres réformes qui peuvent être effectuées tout de suite sur lesquelles on a déjà commencé à travailler. A court terme, il y a des choses qu’on peut simplifier indépendamment des législations. Car l’important est le changement du comportement pour améliorer la capacité des institutions en la matière. Aussi, il y a d’autres réformes qu’on espère terminer avant la fin de l’année en cours pour les remettre au futur gouvernement

J’espère que ladite stratégie sera lancée d’ici mars prochain et certains chantiers peuvent être réalisés dans l’immédiat.

Il est à rappeler que cette stratégie intervient dans une conjoncture nationale difficile en matière de logement. Les mécanismes et les programmes mis en place ne sont pas parvenus à répondre aux besoins de la population, particulièrement les couches à revenu limité et qui ne sont pas couverts par le système de financement.

Une stratégie est certes importante, mais plusieurs dossiers demeurent de plus en plus préoccupants, notamment celui des logements sociaux

Le lancement d’un programme spécifique répond à une demande forte et les couches à faible revenu n’arrivent pas jusqu’à ce jour à accéder à un logement ou même à acheter un terrain viabilisé. C’est la raison pour laquelle l’intérêt était de se lancer dans ce programme qui visait au départ la création de 30 mille logements, puis de 20 mille.

Ce programme était entaché d’un vice de conception. A mon avis, la conception initiale était rapidement mise au point alors que la mise en œuvre s’est heurtée à de vraies difficultés.

Au niveau de la conception, le réel problème tient au manque de l’élément foncier destiné à la construction des logements. On a commencé à identifier les bénéficiaires, déterminer le nombre de logements et le financement nécessaire alors qu’on n’avait pas de terrains. C’est pour cette raison que l’on a essayé de se mobiliser pour trouver les terrains et on a continué dans le même processus. Mais jusqu’à ce jour, on ne peut réaliser que 10 mille logements, au plus. C’est l’une des difficultés confrontées et pourtant, on continue à travailler.

La deuxième difficulté touche à la mise en œuvre de ce programme. Je cite le cas des logements isolés où on était obligé d’attendre un an pour trouver la société adéquate capable de construire ce genre des logements. Donc, il y avait eu un énorme temps de perdu et on peut affirmer qu’il s’agit aussi d’un problème de conception.

C’est pour cette raison que l’on était obligé de changer le décret pour ne pas devoir passer par une société pour construire les petits logements. Donc, on va faire de l’auto-construction en faisant appel à de petits tâcherons, de petits maçons et aux petits techniciens. D’ailleurs, on va commencer à le faire prochainement et cela devrait débloquer la situation.

Tout le monde est content et on va commencer le travail, d’ici un mois puisque le décret a été pris il y a deux semaines.

Pensez-vous qu’il serait possible d’atteindre cet objectif avant le départ de ce gouvernement ?

Au lieu d’attendre 5 ou 6 ans, on va le faire dans deux ou trois ans notamment avec les changements qu’on a faits. Il faut être réaliste : cela ne vas pas terminer dans les mois qui suivent, et ce s’agissant des logements isolés.

Pour les logements collectifs, on a eu un problème de terrain et on avait aussi un autre problème, celui de trouver ceux qui vont les construire. On a commencé par les opérateurs publics comme la Snit à laquelle on a attribué une tranche. On a aussi commencé à travailler sur la préparation des appels d’offres pour tous les opérateurs privés aux fins de les associer à cette démarche.

Pourquoi ?

Au lieu de travailler avec deux ou trois opérateurs publics, on voudrait travailler avec une dizaine ou une quinzaine. On va multiplier la capacité de construction par cinq ou par six. Une démarche qui va nous permettre également de gagner du temps et d’aller vite. Dans le même temps, on a commencé à identifier certains lots de terrain qu’on va acquérir pour les utiliser aux fins de la construction des logements.

Donc, on a changé la conception de ce programme qui n’était pas malheureusement malgré l’effort déployé, pratique pour lancer ce genre de programme.

Des rumeurs ont circulé selon lesquelles plusieurs partisans d’Ennahdha ont bénéficié des logements sociaux. Pouvez-vous nous donner des éclaircissements ?

Il est à important de rappeler qu’il existe deux types de logements. Il ya les logements isolés et dans ce sens, je peux affirmer que les bénéficiaires sont vraiment des gens pauvres et méritent un logement quelle que soit leur appartenance politique. D’ailleurs, j’ai suivi la procédure instituée par une équipe indépendante en coordination avec les autorités locales. On a constaté qu’il s’agit des gens pauvres et qui n’ont pas un logement décent.

Pour ceux qui vont bénéficier des logements collectifs, il y a toute une procédure, une identification sur terrain notamment avec l’intervention d’une commission régionale qui réétudie tout cela et par la suite décidera au niveau du gouvernorat.

Au niveau de notre ministère, la tâche est de vérifier si les procédures ont été effectivement respectées et si les postulants sélectionnés méritent ces logements. Il n’en demeure pas moins que l’on a relevé quelques cas de personnes qui ont essayé de tricher pour avoir un logement et non plus pour des raisons politiques. D’ailleurs, ils ont été éliminés par les commissions régionales et je peux affirmer que les bénéficiaires de ce programme sont des gens pauvres qui méritent un logement.

Evoquons les projets bloqués au niveau des autoroutes. Il y a-t-il des nouveautés dans ce dossier qui touche plusieurs régions ?

Il est à noter que dans les projets des autoroutes, on a plus de 300km qui sont en cours de construction. L’autoroute Oued Zargua-Bousselem, Sfax-Gabès, Gabès-Médenine, et Médenine-Ras Jedir.

La problématique la plus importante est celle du foncier et également de l’expropriation de plusieurs terrains appartenant aux particuliers. Après la révolution, ceci est devenu difficile surtout que les propriétaires de ces terrains considèrent que les prix sont modiques. D’ailleurs, ils ont demandé des prix qu’on ne peut pas payer. On était obligé de repasser par un tour juridique sachant que les gens dans pareille condition n’acceptent pas l’application de la loi, et c’est très grave.

Un autre problème est confronté, c’est le recours d’employés de certaines entreprises chargées de ce projet à la suspension de leurs activités pour des revendications sociales. D’ailleurs, ces entreprises ont du mal à chasser ces gens.

Comment faire ?

On a mis en place une démarche pour accélérer le processus de la libération foncière, et ce, en coordination avec plusieurs ministères et entreprises.

Je vous assure que tous les travaux sur les autoroutes sont aujourd’hui en place. Par contre, la cadence n’est pas la même d’une autoroute à une autre. A titre d’exemple, l’autoroute d’Oued Zargua-Bousselem avance à une grande vitesse. Même cas pour l’autoroute de Sfax Gabes.

Cependant, on a un peu plus de problèmes au niveau de l’autoroute Gabès-Médenine également sur le plan foncier.

Qu’en est-il du budget 2015 ?

Dans le projet loi des finances 2015, on a multiplié par quatre le budget alloué à l’entretien. Je trouve qu’il est utile de doubler annuellement ce budget durant les prochain 5 ans pour qu’on puisse avoir le budget nécessaire pour maintenir un bon réseau.

Donc, on diminue un peu l’investissement tout en augmentant le budget alloué à l’entretien. C’est une démarche stratégique pour créer l’emploi et des nouvelles richesses.

Le budget 2015 serait certainement meilleur que celui des années précédentes, mais cela ne sera pas suffisant pour relever les défis. C’est pourquoi il s’avère important de changer la culture et faire comprendre que l’entretien est important.

Et la on peut affirmer qu’une bonne gouvernance sera suivie au niveau de la gestion de l’argent public.

Et pour 2014 ?

Jusqu’à fin septembre, on était dans un taux de 58% au niveau des réalisations et le reste doit être dépensé dans les mois qui viennent.

Wiem Thebti

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