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Tunis : La grosse claque électorale d’Ettakattol, du parti des Chebbi et du CPR

Le peuple a décidé. Nida Tounes, nouveau parti créé d’une mosaïque de courants et de tendances politiques diverses, devient le nouveau parti de la Tunisie. Avec 81 sièges, sur les 199 consacrés aux Tunisiens vivant en Tunisie et sans compter les sièges donnés aux TRE (Tunisiens résidant à l’étranger), il dépasse Ennahdha qui avait fait un raz-de-marée électoral en 2011 et qui ne remporterait que 56 sièges. Ces chiffres sont presque confirmés par ceux du cabinet 3C Etudes qui donnait 36 % des sièges à Nida Tounes, 24 % à Ennahdha, 6 % à l’UPL, 5 % au Front Populaire et 4 % à Afek.

A en croire les premières projections, issues d’un «sondage-sortie-des-urnes», c’est-à-dire un sondage d’opinion fait avec les électeurs juste au moment de la sortie du bureau du vote par Sigma Conseil et par le cabinet 3C Etudes, au moins deux partis de l’ancienne Troïka pourraient recevoir la plus grosse claque électorale de leur vie politique.

De ces premières projections, qui restent pour l’instant non officielles en attendant probablement lundi matin les résultats préliminaires qui seront annoncés par l’ISIE, on retiendra qu’au moins les parti Ettakattol de Mustapha Ben Jaafar et le CRP de Moncef Marzouki pourraient disparaitre de l’avant-plan de la scène politique tunisienne qui sera issue des élections législatives d’octobre 2014. Les projections de Sigma Conseil et de 3C études ne placent en tous cas pas ces deux partis au top 10 des partis politiques de la deuxième République. Devrait suivre Ettakattol et le CPR dans cette descente aux enfers, le parti Joumhouri de Néjib Chebbi.

Le taux de participation, effectif, de tout le corps électoral, ne dépasserait pas les 36 % toujours selon Sigma Conseil. Déçus et certainement aussi désabusés par ces partis politiques de la première heure de la révolution, les électeurs tunisiens auront finalement remodelé la scène politique tunisienne. L’électeur aura surtout fait une sorte de vote sanction contre une partie de l’ancienne Troïka gouvernante. Un vote qui aura sanctionné les erreurs, politiques, économiques et mêmes comportementales d’un CPR qui n’aura finalement pas su choisir ses représentants dans les deux gouvernements de la Troïka. Des fautes politiques et des dérapages dans le verbe surtout et sur les plateaux TV qu’ils couraient sans y être bien préparés et sans aucun savoir de l’autorégulation et même pourquoi pas de l’autocensure, qui ont fait les choux gras de médias tunisiens de l’après Ben Ali. Des médias, comme l’a démontré aussi le sondage de Sigma Conseil qui auront été, bon gré mal gré les campagnes de dénigrement et les pressions politiciennes, la principale source de décision dans le vote.

Pour Al Jomhouri (qui ne ferait qu’un score de 2,1 % selon 3C Etudes), il est bon de rappeler la première claque électorale, reçue par ses premiers représentants lors des élections d’octobre 2011, Maya Jribi et Néjib Chebbi. Cette première défaite semble avoir été fatale pour tout le parti. Une formation politique qui n’aura pas su se démarquer du reste de la scène politique tunisienne, malgré les tentative d’estampillage de la figure de proue de ce parti, en mettant en avant sur les plateaux et dans les coulisses de l’ancienne ANC (Assemblée Nationale Constituante), Issam Chebbi au lieu de son frère Néjib.

Quant à Ettakattol (qui ne ferait que 1,6 % selon 3C Etudes), il paie à notre sens le prix d’une position mi-figue mi-raisin lors de toutes les polémiques politiques qui ont secoué toute la période de gouvernement de la Troïka. Un parti qui n’aura su être, ni le maître du jeu à l’ANC que dirige son patron, ni le vassal du parti au pouvoir, une attitude qui aurait pu le sauver lors des élections d’octobre 2014.

Il ne faut pas oublier de noter la montée fulgurante de l’UPL, le parti de «Tawwa» [ndlr : Traduisez Maintenant qui avait été le slogan de sa première campagne en 2011] de Slim Riahi. Une formation politique égocentrée autour de la personnalité de son président-fondateur. Une personnalité, jusque-là peu connue des électeurs, si on exclut toutes les informations ou intox qui circulaient à propos de sa fortune. Un parti dont la montée en puissance pourrait être le fait des médias et le charisme qu’elle a su dégager au cours des plus importantes apparitions TV.

Pour beaucoup d’observateurs, les prochaines élections présidentielles où tous ces partis ont leurs candidats, pourraient n’être qu’un prolongement des législatives ou même des «législatives bis », tant elles pourraient devenir le nouveau terrain de la même guerre des sièges que se livrent, Nida, Ennahdha et le reste des partis.

Khaled Boumiza.

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