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Tunis :Les femmes dans les rangs terroristes: chair à plaisir et chair à canon

Les dernières opérations terroristes ont montré que le nombre des femmes opérant dans les groupes terroristes est très élevé. Il y a la quantité , mais la qualité aussi. Le 14 octobre2014 , l’opinion publique découvre que c’est une femme, la brillante étudiante en médecine Fatma Zouaghi, prenant la relève de son ancien chef arrêté, Afif Laâmouri, qui supervise le groupe de communication des Ansar Chariâa. Elle était derrière le recrutement de plusieurs jeunes à travers les réseaux sociaux et en contact direct avec Seifallah Ben Hassine ( Abou Iyadh) et le dangereux terroriste algérien Lokman Abou Sakhr. Elle était également en charge de la planification des opérations terroristes, notamment l’attentat contre une personnalité publique.

Le 24 octobre, on découvre que 6 femmes ont contribué, armes à la main, aux tentatives de repousser l’assaut des forces spéciales de la garde nationale sur la maison de Chebaou à Oued Ellil. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur (MI) a révélé que l’une d’elles a tiré jusqu’à la dernière minute sur les forces de sécurité en ayant son enfant sur le bras.

Les femmes du groupe sont : Beya Ben Rejeb (21 ans) originaire de Alia à Bizerte , Henda Saidi 21 ans, étudiante à la Marsa, Amina et Imene Amri (deux sœurs originaires de Nafta), Asma Boukhari, et Nesrine.

A dix jours d’intervalle, donc, les deux opérations sécuritaires révèlent que les groupes terroristes s’orientent vers le recrutement de jeunes filles brillantes dans leurs études.

Baya Ben Rejab d’Al Alia à Bizerte avait la meilleure note au baccalauréat en informatique il y a deux ans, et intégré l’INSAT, Amina Amri originaire de Nefta a eu son baccalauréat avec 19.18/ 20 de moyenne en 2013. Une enseignante de Henda Saidi a écrit la nuit dernière sur sa page face book un statut émouvant dans lequel elle exprime sa profonde douleur, mais également sa frustration de voir l’une de ses brillantes élèves finir dans les rangs djihadistes : « Je suis profondément bouleversée, atterrée, et endolorie… Henda Saidi, aux longs cheveux blonds, au sourire radieux… Mon élève de la terminale lettres il y a 3 ans, faisait partie du groupe armé qui vient d’être abattu! Il m’est pénible, terrible, impossible d’employer ce mot de « terroriste », quand je revois son visage, ses cahiers si bien tenus, son travail soigné… Quand, je me remémore les longues discussions sur la Raison, la Liberté de penser, le droit à la différence ».

Sans expérience politique ni formation religieuse, donc facilement manipulables, ces filles sont livrées à des gourous qui leur font subir, dès leur enrôlement, un embrigadement intense les rendant, en quelques mois voire quelques semaines, dans un état second. Elles peuvent, de ce fait, être affectées à différentes missions dans le pays ou envoyées dans d’autres zones de combat en Libye, en Syrie ou ailleurs. Elles ne pourront jamais dire non.

D’ailleurs, les données fournies en marge de la dernière opération, indiquent que le groupe des filles de Chebaou, même celles qui sont mariées et ayant des enfants, devraient être acheminées vers la Syrie.

Ces filles, abandonnent leurs études et quittent le foyer familial. Leurs parents informent souvent les autorités de ces fugues. D’ailleurs, les parentes de Amina et Imen Amri (à Nefta), comme ceux de Beya Ben Rjeb(à Al Alia à Bizerte) ont alerté les forces de sécurité de la disparition de leurs filles.

Quelle signification donner, donc, à l’orientation des organisations djihadistes de placer les femmes en tête de leurs groupes d’actions, alors même qu’elles propagent une idéologie qui abaisse la femme, la privant même du statut d’un être humain à part entière ?

Les femmes, aux yeux des terroristes, présentent un double avantage, agrémenter le cadre de vie des chefs et des combattants et susciter la sympathie du monde musulman lorsqu’on leur confie la mission de mener des attentas, ou au cas où elles sont prises en photo en train de repousser, arme à la main, comme cela a été à Chebaou, une attaque des forces de sécurité . Chair à plaisir et chair à canon, comme le disait dans un autre conteste le penseur et politicien français, Alfred Naquet, tel est le statut de la femme dans le nouveau crédo djihadiste.

Aboussaoud Hmidi

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