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Tunis : La ligne de démarcation se précise à l’approche des élections

Les analystes et les observateurs considèrent que les lignes de démarcation entre courants et partis politiques sont nécessaires pour saisir l’interaction de ces formations et comprendre les développements de l’environnement dans lequel elles évoluent. Quelques semaines auparavant, la ligne de démarcation principale se situait, en Tunisie, entre ceux qui avaient des visions opposées au sujet du projet de société et du modèle de développement et expliquait les alliances du moment et celles qui doivent apparaître à l’issue du scrutin législatif. Mais avec le démarrage de la campagne électorale et à l’approche du jour du scrutin, cette ligne de démarcation est en train de changer pour opposer ceux qui veulent que les élections se déroulent dans la sérénité et la transparence et ceux qui s’emploient à semer le doute sur le scrutin, préparant le terrain au rejet des résultats ou au blocage pur et simple du processus électoral.

Chacun des deux camps opposés réunit des personnalités et des formations politiques de différentes tendances. Dans le premier, on trouve des courants de gauche, d’autres du centre et des partis religieux qui misent sur un scrutin juste et reconnu de tous qui doit ouvrir une étape de stabilité pour le pays. Le second camp est beaucoup plus hétérogène et ses composantes ont des motivations très variées. Il comprend, comme première catégorie, des partis et des ONG qui se réclament de la démocratie mais véhiculent une vision différente que celle mise en pratique du processus électoral. Ils critiquent le mode de choix des membres de l’ISIE, son fonctionnement et la législation qui règlemente les élections. Ils peuvent avoir raison sur beaucoup de points, mais leur démarche radicale les empêche de proposer des solutions aux problèmes que rencontre quotidiennement l’ISIE et prive le pays du savoir-faire dont ils se prévalent dans le domaine, ce qui aboutit, sur le plan pratique, à semer le doute sur le scrutin. Et pour pousser leur démarche à son extrême logique, ils prévoient, sans en donner des preuves palpables, une manipulation à grande échelle au profit de tel ou tel grand parti. Une deuxième catégorie est composée de partis qui avaient à l’issue du scrutin d’octobre 2011 une certaine notoriété, mais qui ont périclité, depuis, sous l’effet de l’usure du pouvoir. Ces partis se sont alliés à des associations pour semer le désordre sur la scène publique, et ont choisi, pour ce faire, deux thèmes essentiels : s’attaquer aux forces de sécurité, les accusant de pratiquer la torture et dénoncer le retour des anciens responsables. Cette stratégie politique et de communication peut justifier leur rejet des résultats du scrutin qui leur sera, selon leur pronostic propre, défavorable et les mettra sur orbite pour mener « un front de refus » au cas où se cristallisera une contestation plus ou moins grande.

A côté de ces deux catégories, il y a des courants politiques et religieux qui n’adhèrent pas doctrinalement au schéma démocratique mais qui ont justifié leur boycott par des considérations conjoncturelles. Il n’en faut pas moins s’attendre à les voir exploiter toute difficulté qui peut surgir en cours de route pour s’associer à ceux qui remettent en question le processus dans son ensemble.

A côté de ces trois catégories, les projets terroristes de bloquer la transition démocratique et l’expérience électorale sont à l’œuvre ; et chaque jour, l’institution sécuritaire nous révèle de nouveaux développements qui nous font comprendre que le danger est toujours imminent.

Devant cette situation, il est naturel que chaque liste s’emploie à augmenter ses chances de réussite, mais elle doit consacrer une partie de son énergie à défendre les conditions d’un scrutin juste équitable et transparent. Pour leur part, les observateurs doivent stigmatiser les bavures et les dérapages et mettre en valeur les bonnes pratiques qui permettent d’asseoir des traditions démocratiques parmi les différentes couches de la population. Tout cela en prenant en compte le fait que la ligne de démarcation n’est, actuellement, ni idéologique ni politique, mais elle porte sur le bon déroulement du scrutin.

Aboussaoud Hmidi

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