Les citoyens Tunisiens sont toujours mécontents, dans l’ensemble de la qualité des prestations de l’administration et des services publics et privés, pointant du doigt notamment l’accueil et l’information, les difficultés d’accès au renseignement, la lenteur des procédures administratives , le manque de respect…. De nombreux employés dans des administrations publiques ou privées, ne travaillent pas assez, et la qualité de leur travail laisse à désirer. Même si les apparences portent à croire qu’il s’agit d’une attitude quasi-systématique, nationalement adoptée, la réalité est plus subtile. Dans une déclaration accordée à Africanmanager, Ibrahim Missaoui, président de l’Association tunisienne de lutte contre la corruption, a déclaré que les membres de l’association ont effectué, à maintes reprises, des visites de prospection dans plusieurs administrations tunisiennes et ils ont remarqué que 80% des employés opérant dans les différentes institutions tunisiennes (ministères, municipalités, postes….) pointent leurs présences sans accomplir les missions qui sont les leurs tout au long des heures de travail. Sels 20% d’entre eux sont assidus au travail. Et d’ajouter :« à titre d’exemple nous avons visité quelques guichets des administrations comme les(postes, municipalités, aéroports….) et nous avons constaté que parmi les 10 guichets, seulement trois assurent les services aux citoyens.
Sur un autre volet, il a souligné l’administration tunisienne a recruté, depuis la révolution, de nombreux employés sans qu’ils accomplissent les missions qui leur sont assignées.
Pour garantir le bon fonctionnement des institutions tunisiennes, le président de l’association tunisienne de lutte contre la corruption a recommandé l’application de la loi à l’encontre des employés récalcitrants.
5% des Tunisiens accomplissent sérieusement dans leur travail
Selon une étude réalisée en 2013, par l’organisme Gallup sur l’état du monde du travail, « The State of The Global Workplace », et menée dans 142 pays, seulement 5% des Tunisiens sont engagés sérieusement dans leur travail.
Le spécialiste américain dans les sondages affirme qu’avec un taux de 54% des Tunisiens qui détestent leur travail, ces derniers sont les plus désintéressés dans leur travail par rapport aux pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
Le rapport Gallup a également précisé que ces pourcentages peuvent s’expliquer par des taux de chômage élevés qui obligent les employés à garder leurs employés , malgré le fait qu’ils y soient malheureux ou qu’ils ne l’aiment pas. Le rapport a, en outre, signalé que parmi 142 pays dans le monde, seulement 13% des travailleurs sont engagés sérieusement au travail.
A vrai dire, l’efficacité économique des administrations tunisiennes reposerait essentiellement sur la création de la richesse et la productivité de l’employé. Néanmoins, en présence du laxisme et du laisser-faire, laisser-aller de l’Etat, la Tunisie ne sortira jamais de son marasme socioéconomique. C’est dans ce contexte que le gouvernement devrait mettre en place une batterie de réformes garantissant la préservation du tissu productif et la performance de l’administration tunisienne.
Nadia Ben Tamansourt
