AccueilLa UNETunis : Djerba ou l’île qui voudrait confier ses ordures au ciel

Tunis : Djerba ou l’île qui voudrait confier ses ordures au ciel

Depuis quelques semaines, une polémique enfle démesurément dans l’île des rêves, Djerba qui n’est plus la douce, mais la puante. Une polémique, doublée de menaces de désobéissance civile, allant jusqu’au refus de payer les impôts ou même de fermer l’aéroport et même les entrées de certains quartiers de l’île. Des touristes en ont déjà fait l’amère expérience en rentrant à pieds de leurs hôtels jusqu’à l’aéroport. Certains quartiers de l’île deviennent d’une puanteur extrême et menacent l’activité principale et vivrière de cette région qui est le tourisme.

L’île et ses habitants ont en effet fermé tous les dépôts d’ordures et chaque quartier renvoie les siennes vers l’autre, personne ne voulant être la décharge de l’autre.

Toute l’île est soudainement devenue plus verte que «les verts», un mouvement écologique né en Europe. On se demanderait alors où déposer ou enterrer les ordures des uns et des autres ? Peut-être dans une région voisine, Médenine, par exemple. A supposer, bien sûr, que ceux-ci soient d’accord. Il faudra ainsi que Djerba lui exporte ses ordures qui viendront gonfler les leurs et il faudra alors doubler la capacité ordurière de Médenine pour qu’elle devienne le dépotoir de Djerba la douce. Et si les habitants de Médenine refusaient et qu’ils demandent, eux aussi, à ce qu’il n’y ait plus d’ordures dans leur territoire? Où les placera-t-on alors ? Pourquoi pas à Tunis puisqu’elle est la capitale ? C’est du grand n’importe quoi!

Depuis des semaines, les autorités locales n’arrivent pas à se mettre d’accord avec des citoyens, devenus soudainement d’un écologisme dépassant toutes les bornes, même les kilométriques de leur territoire communal. Les Djerbiens n’arrivent même plus à s’entendre entre eux et les responsables municipaux se rejettent la responsabilité de leurs ordures les uns sur les autres. Selon le secrétaire d’Etat aux collectivités locales qui intervenait ce mardi 7 octobre 2014 sur les ondes de la Radio nationale, les discussions sur ce sujet sont menées avec chaque communauté séparément, les uns refusant de rencontrer les autres. Pas moins de onze solutions leurs ont été proposées par les pouvoirs publics. Mais chaque commune voudrait que les ordures, ses propres ordures, soient enterrées chez l’autre et chacune demandant aux autorités d’aller convaincre l’autre d’accepter les ordures, les siennes et celles des autres.

Personne ne nie qu’il y ait un problème d’ordures. Mais personne ne veut accepter que la solution ne puisse venir d’uns simple pression sur un bouton. La «Révolution » est aussi passée par là. Il ne restera alors qu’une seule solution : confier toutes ces ordures au ciel ou alors louer une navette spéciale qui emmènerait chaque jour les ordures de Djerba sur la lune!

Une seule chose est sûre dans cette polémique, c’est qu’elle n’est ni de nature environnementale, ni sociétale, mais purement politicienne et qu’il y a des mains cachées qui mélangent toute cette mélasse!

Ka Bou

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