Selon les documents déposés auprès du gouvernement américain, WPP, la méga agence de relations publiques appartenant à Burson-Marsteller, qui a été récemment engagée par le mouvement des Frères musulmans de Tunisie [ Ndlr : Ennahdha] refuse encore de prendre en charge les intérêts d’Israël en matière de relations publiques, affirme le chroniqueur du « New York Observer », Ronn Torossian qui cite des rapports de presse européennes indiquant que Burson-Marsteller refuse de travailler avec Israël, dès lors qu’elle « représente fièrement les Frères musulmans ».
Comme l’avait révélé en premier Al Monitor, « le mouvement Ennahda a engagé le géant Burson-Marsteller pour redorer son blason aux États-Unis dans la perspective des prochaines élections qui pourraient marquer le retour du parti islamiste au pouvoir. La campagne de relations publiques lancée par le mouvement d’inspiration « Frères musulmans » intervient alors que l’administration Obama a déclaré la guerre aux djihadistes en Irak. « Burson-Marsteller a signé un contrat avec le bureau londonien d’Ennahda aux termes duquel il a été convenu d’«organiser des rencontres entre les représentants d’Ennahdha et les parties prenantes» et d’ «encourager l’appui à des élections libres et équitables en Tunisie » dans le but de procurer à Ennahda un « appui parmi les médias et la sensibilisation des intervenants avant les élections à venir. »
Torossian qui collabore au média israélien Aroutz Sheva, a révélé que Burson-Marsteller refuse de travailler avec Israël, ajoutant que Sigurd Grytten, le directeur général de Burson-Marsteller a refusé une offre israélienne de 3,5 millions de dollars en expliquant que « Nous n’allons pas soumissionner à un tel projet … nous gérons une entreprise commerciale. Si nous acceptons ce projet, cela va soulever un déluge de réactions négatives … Israël est un projet particulièrement controversé. » « Burson-Marsteller a publié une déclaration affirmant que l’agence n’a pas de politique sur l’opportunité de représenter Israël. Au demeurant, elle a ostensiblement refusé de dire si elle représentera Israël ».
« Les faits sont très clairs. Les Arabes dépensent beaucoup plus que l’Etat d’Israël, et il est clair que cette méga agence de relations publiques comprend combien importe le dollar. Comme elle l’a souligné, elle gère une entreprise commerciale, et cherche à redorer le blason des Frères musulmans de Tunisie auprès de l’opinion publique américaine en ces temps politiquement sensibles « , a déclaré Torossian. « Il y a un conflit d’intérêts inhérent à une Agence PR à accepter de représenter Israël et en même temps travailler pour les entités qui s’opposent à l’existence d’Israël. »
« Les membres d’Ennahdha ont été impliqués aussi bien dans l’incitation qu’à la commission d’actions violentes contre des cibles tunisiennes et étrangères », selon le contributeur qui ajoute que « le mouvement islamiste a soutenu la prise d’otages à l’ambassade US en Iran en 1979, et les données suggèrent qu’il était responsable des attentats contre quatre hôtels touristiques dans les années 1980 » ».
Et d’ajouter encore que « le chef de l’organisation, Rached Ghannouchi, a prédit la fin de l’Etat d’Israël, décrit le retrait d’Israël de Gaza en 2005 comme « la première étape dans la victoire totale de toute la Palestine et des lieux saints de l’islam», et soutenu l’invasion de Saddam Hussein du Koweït en 1990. L’homme a appelé à la libération de la « Palestine du Jourdain à la Méditerranée » et a ouvertement menacé les Etats-Unis, en disant au cours d’une période de crise, que « Il doit y avoir aucun doute que nous allons frapper n’importe où contre quiconque frappe l’Irak … nous devons livrer une guerre sans relâche contre les Américains jusqu’à ce qu’ils quittent la terre de l’islam, et nous allons brûler et détruire tous leurs intérêts à travers tout le monde musulman », conclut Ronn Torossian.
