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Tunis : Ennahdha redessine l’avenir de la Tunisie ; s’agirait-il de simples promesses électorales ?

“محبة تونس مش بالكلام“, (L’amour de la Tunisie ne se limite pas à des paroles). C’est en ces termes que le mouvement Ennahdha a choisi d’introduire son programme électoral pour le prochain quinquennat.

Dans un grand show et avec la projection de films documentaires attestant la réussite de la Tunisie, le parti islamiste s’est dit déterminé à doter la Tunisie d’un Etat fort, s’appuyant sur une société indépendante et un citoyen digne.

Ali Laareydh, secrétaire général du mouvement, a assuré à cette occasion que la réalisation de cet objectif est tributaire d’un programme adéquat prenant en considération les exigences de la situation actuelle et répondant favorablement aux attentes du peuple. « On a réussi à instaurer la démocratie dans la récente période alors que la prochaine étape doit être dédiée à la stabilité sécuritaire », a dit Laareydh expliquant que « cela passerait également par un consensus tout en continuant à soutenir l’institution sécuritaire et militaire ».

Ali Laareydh qui a promis de protéger la liberté, s’est dit engagé à réformer le pouvoir judiciaire pour qu’il soit indépendant et neutre.

La transition économique, nouvelle devise d’Ennahdha

Elaboré par un panel d’experts qui se sont appuyés sur une « réelle évaluation du contexte économique », le nouveau programme électoral d’Ennahdha évoque pour l’épingler le modèle de développement appliqué depuis des décennies et qui a prouvé ses limites. Pis, les handicaps constatés dans ce modèle ne sont pas uniquement de nature économique, mais se déclinent dans la malversation et l’absence de la bonne gouvernance.

Un constat qui incité les rédacteurs du programme à élaborer une nouvelle approche économique qui opte pour le marché social afin de libérer l’entreprenariat et par la suite la création de la richesse. S’y ajoute le passage d’une économie de rente à une économie de concurrence tout en redessinant le rôle de l’Etat pour qu’il soit le régulateur des choix stratégiques.

Cette approche est fondée sur les secteurs à forte valeur ajoutée, l’adoption d’une politique inclusive visant à promouvoir les régions et les différentes classes sociales et garantissant l’intégration de la Tunisie dans le système économique international.

Un défi important qui a obligé le parti islamiste à réviser le taux de croissance qui devrait s’établir à 6% au cours de la période 2015-2019. Le mouvement a pour objectif, d’abord, une croissance de 5% lors des trois prochaines années pour le porter à 7% à partir de 2018 à condition que soient poursuivies les réformes adoptées en 2012 et soit menée à son terme la transition démocratique.

En outre, Ennahdha œuvrera à limiter le déficit budgétaire de l’Etat en le ramenant à 3% et la dette nationale à 40% en 2018 contre 60% actuellement.

En plus de la baisse d’endettement, l’intérêt sera axé sur les établissements financiers de manière à faciliter l’accès des petites et moyennes entreprises (PME) au financement, le but étant de contribuer à l’insertion des jeunes dans le marché d’emploi et la réduction par la suite du problème du chômage. D’ailleurs, les prévisions tablent sur une baisse à moins de 10% durant les cinq prochaines années tout en mettant en place un fonds pour les chômeurs.

La lutte contre le chômage nécessite aussi la promotion de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur. Dans ce contexte, l’accent des nahdaouis se focalise sur la révision de la prime octroyée aux candidats de la formation professionnelle pour s’établir à 100dt. La même proposition a été formulée s’agissant de la bourse universitaire qui devrait passer de 60dt à 120dt.

Des objectifs économiques semblent importants, mais Ennahdha serait-il en mesure de les réaliser ? Sur cette question, Rached Ghannouchi, chef du mouvement nous a assuré que son parti s’appuierait sur les moyens propres de l’Etat pour relever ce défi de taille.

Un avis partagé par le dirigeant Samir Dilou qui n’a pas manqué de constater que le contexte a changé depuis 2011 et le programme actuel pourrait trouver un écho positif car il a pris en considération les revendications d’un peuple ayant déclenché la révolution.

Wiem Thebti

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