AccueilLa UNEL’enquête britannique sur les Frères musulmans : un tollé pour rien!

L’enquête britannique sur les Frères musulmans : un tollé pour rien!

John Jenkins l’ambassadeur du Royaume-Uni en Arabie Saoudite qui a diligenté l’enquête sur les Frères Musulmans, ordonnée par le premier ministre britannique David Cameron en avril dernier, vient d’annoncer les premières conclusions de son rapport remis en juillet dernier à Downing Street.

Le responsable britannique n’a pas recommandé l’interdiction de l’organisation des Frères Musulmans au Royaume-Uni, mais une restriction de leurs activités.

Cette conclusion a été confirmée par un responsable au ministère britannique des Affaires Etrangères qui a déclaré, selon le journal The Daily Telegraph du 14/9/2014, que le gouvernement de David Cameron ne compte pas interdire les activités des Frères Musulmans en Grande- Bretagne.

Les grandes lignes de la nouvelle politique britannique envers les Frères Musulmans sera, donc, de contrôler de manière systématique leurs membres, le contenu de leurs publications et communiqués adressés aux médias et les activités des associations caritatives au Royaume-Uni qui travaillent dans leur sillage. Les autorités britanniques accorderont plus difficilement l’asile politique et les visas de séjour aux demandeurs appartenant à la mouvance islamiste.

Les opérations financières en liaison avec l’Organisation des Frères Musulmans seront contrôlées plus étroitement, parce que la commission d’enquête dirigée par l’Ambassadeur britannique en Arabie Saoudite a acquis la conviction qu’au moins deux associations caritatives appartenant aux Frères Musulmans ont partie liée avec des groupes armés et des extrémistes au Moyen-Orient et ailleurs.

Ces conclusions qui ont été révélées à partir de juillet, date de la remise du rapport à David Cameron, ont été mal accueillies en Egypte, en Arabie Saoudite et dans les autres pays du Golfe, excepté le Qatar, qui ont mené une grande campagne de lobbying pour obtenir une interdiction de l’Organisation des Frères Musulmans en Grande- Bretagne.

L’Égypte a salué, en avril 2014, l’initiative prise d’ordonner l’enquête, exprimant l’espoir qu’elle sera diligentée « avec le sérieux et l’attention nécessaires », selon les propos du ministère égyptien des Affaires étrangères.

A la mi-août, déjà, le quotidien de langue arabe basé à Londres Asharq Al Awsat , indiquait sur la base d’informations publiées par The Financial Times, que des divergences sont apparues au sein de l’équipe gouvernementale britannique sur les conclusions du rapport remis à Downing Street , qui a établi qu’aucun indice n’a été trouvé sur l’implication des Frères Musulmans dans des activités terroristes, et ces divergences ont abouti à la décision de reporter la publication du contenu de ce rapport.

Le portail  »Liberté et justice », proche des Frères musulmans égyptiens, citant Azzam Al-Tamimi, leader de islamiste palestinien de nationalité britannique a indiqué que Rached Ghannouchi qui a résidé pendant 20 ans à Londres, a comparu devant la commission d’enquête sur les Frères Musulmans. La commission a également convoqué Ibrahim Mounir, secrétaire général de l’Organisation mondiale des Frères musulmans ainsi que des représentants des Frères Musulmans turcs et jordaniens.

Le premier ministre britannique, suite à la mort de citoyens anglais en Egypte après la recrudescence des opérations terroristes menées par des parties islamistes et les soupçons qui ont pesé sur les Frères Musulmans d’être les auteurs de ces attentats, a ordonné « une évaluation, menée en interne par le gouvernement, sur la philosophie et les activités des Frères musulmans, et sur la politique du gouvernement vis-à-vis de l’organisation ». Le porte-parole du premier ministre a évoqué dans le même cadre « les inquiétudes exprimées sur le groupe et ses liens présumés avec l’extrémisme et la violence », jugeant qu’il est « légitime et avisé de tenter de mieux comprendre ce que les Frères musulmans représentent, comment ils comptent réaliser leurs buts et ce que cela implique pour la Grande-Bretagne ».

Les services de renseignement britanniques ont été chargés de rassembler les informations sur l’Organisation à l’étranger et au Royaume-Uni et le nombre des membres qui y ont trouvé refuge après la destitution en Egypte du président issu de ses rangs, Mohamed Morsi, le 3 juillet 2013. Des informations ont révélé que les Frères Musulmans utiliseraient Londres comme base arrière après le classement de leur organisation comme terroriste en Égypte et que les opérations armées qu’ils mènent depuis n’épargnent pas les touristes. Ces mêmes informations indiquent que ces opérations, qui ont coûté la vie à des citoyens britanniques, pourraient avoir été décidées lors d’une assemblée tenue à Londres fin 2013 qui a réuni des dirigeants des Frères Musulmans pour décider d’une réponse à la situation en Egypte.

Les conclusions du rapport britannique ont été révélées parallèlement à la décision du Qatar d’expulser les dirigeants de l’organisation des Frères musulmans, pour la plupart égyptiens, qui résident à Doha. L’expulsion est assortie de l’interdiction de passage sur la chaîne Al Jazeera.

Il s’agit de Mahmoud Hussein, secrétaire général de l’organisation, Amr Darraj, ancien ministre de la Coopération internationale, Achraf Badredine, président de la commission économique dans l’ancien majliss echoura de l’organisation , et Jamal Abdelsattar, simple membre dudit majliss , Hamza Zaoubaa , le fameux prêcheur Wajdi Ghanim et Issam Talima, membre de l’organisation.

Aboussaoud Hmidi

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