AccueilActualités Finances & économie - TunisieTunis : Amen, ATB et Attijari, le trio bancaire gagnant en 2014.

Tunis : Amen, ATB et Attijari, le trio bancaire gagnant en 2014.

L’activité d’intermédiation pour les banques cotées à la Bourse de Tunis a été molle au 1er semestre 2014 aussi bien au niveau des banques privées que des banques publiques. Selon les statistiques de la Banque Centrale de Tunisie, les crédits à l’économie ont évolué de 5% sur le premier semestre 2014 contre 3,2% lors de la période correspondante de 2013 suite à la reprise des crédits à court terme et à la consolidation du rythme d’évolution des crédits à moyen et long termes, malgré le relèvement du TMM qui a atteint à fin juillet 4,98%.

– Les crédits

Les crédits à la clientèle des 11 banques cotées ont progressé de 3,5% depuis le début de l’année 2014 contre 3,3% la même période en 2013. A l’exception de la BNA et la BTE, toutes les banques ont affiché des évolutions positives mais faibles. La plus importante progression en valeur a été enregistrée par la BIAT (+313 MDT) et Amen Bank (+298 MDT). Ainsi, l’AB devance la BH en termes de crédits à la clientèle et se positionne désormais à la quatrième place dans le secteur après la STB, la BNA et la BIAT. Grâce à une croissance de 5,6%, l’UIB gagne la 7ème place dans les encours de crédits, devançant ainsi la BT (+4,2%).

– Les dépôts

Au niveau du système bancaire, et toujours selon la BCT, l’encours des dépôts au premier semestre de l’année en cours a augmenté de 4,3% contre 2% au cours de la même période de 2013, une amélioration qui a concerné, en particulier, les dépôts à vue (+6,4%) et les comptes à terme (+15,7%). Les dépôts de la clientèle des banques cotées ont progressé à un rythme moins élevé que celui des crédits (+2,6%° soit plus que le double de sa croissance au 1S2013 (+1,2%).

Sur les 11 banques de la cote, 3 ont enregistré une baisse de leurs dépôts depuis le début de l’année : BNA (-3,1%), ATB (-4,5%) et BTE (-11,3%); les 8 autres ont affiché une évolution positive mais faible dans l’ensemble.

La BIAT conserve sa position de leader avec un total dépôt de 7 285 MDT, soit une part de marché de 16,7%. Amen Bank continue bien son dynamisme commercial avec une évolution des dépôts de 428 MDT suivie par Attijari Bank avec une augmentation de ses dépôts de 301 MDT.

Parallèlement au relèvement du TMM il y a eu aussi celui du taux de rémunération de l’épargne (TRE) à partir du mois de janvier 2014 pour atteindre à fin juin 3,25% et 3,5% en août, soit le taux le plus élevé depuis 2009.

Ces relèvements de taux devaient, entre autres, remédier aux problèmes de liquidité auxquels font face les banques. Mais ce manque de liquidité pour le système bancaire persiste encore, comme en témoigne les interventions régulières de la BCT pour injecter des liquidités. D’ailleurs, le taux d’intermédiation (Crédits/dépôts) pour les banques cotées reste élevé et en hausse à 105,6% à fin juin 2014 contre 104,6% à fin décembre 2013.

Malgré la hausse du TMM, le ralentissement de l’activité bancaire a été inéluctablement ressenti au niveau du Produit Net Bancaire qui affiche désormais une croissance à un seul chiffre soit 7,8%. Cette progression provient essentiellement de la marge sur commissions (+13,7%) ainsi que les revenus sur portefeuille titres (+14%) alors que la marge d’intérêt n’a progressé que de 3,1%. D’ailleurs, le poids de la marge d’intérêts du secteur a perdu 2,4 points de pourcentage par rapport à la même période de l’année dernière, au profit de la marge sur commissions et des revenus sur portefeuille titres.

Toutes les banques ont connu une évolution positive de leur PNB et seulement 3 banques ont enregistré une évolution à 2 chiffres: BT (+13,2%), STB (+12%) et BIAT (+10,1%). La croissance du PNB de l’AB et de la BIAT a été boostée par les revenus sur portefeuille titres, celle de l’UIB et la BT provient surtout de la marge sur commissions.

En analysant l’évolution en valeur de la marge d’intérêts, cette dernière a connu une évolution positive pour toutes les banques, à l’exception de l’AB (-12% à 58 MDT), l’ATB (- 18,5% à 23,5 MDT)et surtout la BH (-16,5% à 61,2 MDT). La forte baisse de la marge d’intérêts de la BH s’explique par l’effet conjugué de la baisse des intérêts reçus (-4,86%) et de la hausse substantielle des intérêts encourus (+27,8%).

– Efficacité opérationnelle

Parallèlement, les banques ont pu contenir leurs charges opératoires et notamment les banques privées où ces charges n’ont progressé que de 4,8%, laissant ainsi apparaître un Résultat Brut d’Exploitation, en croissance à deux chiffres, soit 11,5%. Ainsi les coefficients d’exploitation de l’ensemble des banques privées ont été en amélioration à l’exception de l’ATB (-0,5 points) suite à une croissance plus accélérée des charges opératoires par rapport au PNB. La BT et l’AB affichent toujours les meilleures productivités du secteur coté avec des coefficients d’exploitation respectifs de 29,3% et 30,6%.

Pour les trois banques publiques, la croissance des charges opératoires a été malencontreusement plus accélérée que celle du PNB. Ainsi le RBE cumulé des trois banques publiques n’a progressé que de 4,6% par rapport au 1S2013.

A la date de rédaction de cette note, trois banques ont déjà publié leurs états financiers semestriels au 30/06/2014. Attijari Bank a dégagé un bénéfice de 40,8 MDT en hausse de plus de 39% par rapport au 30/06/2013, le résultat semestriel de la BT ressort à 45,1 MDT soit 15,3% de plus qu’au 1S2013. L’UIB qui table sur un bénéfice net à fin 2014 de près de 40 MDT est ressorti avec un bénéfice semestriel de 26,7 MDT contre 11,9 MDT au 1S2013.

– Comportement boursier

Du côté boursier, l’indice des banques a évolué dans la même tendance que l’indice du marché gagnant, à fin août 2014, 7,9% contre 6,88% pour le Tunindex.

Quatre banques ont surperformé l’indice bancaire dont trois affichent des performances par rapport au début de l’année à 2 chiffres notamment Attijari Bank (+19,01%), BT (+18,12%) et UIB (+13,87%).

Pour Attijari Bank son profil de challenger, ses performances financières et ses niveaux de valorisation attrayants ont attisé l’intérêt des investisseurs. Pour la BT, c’est le redressement du niveau de l’activité courant 2014, mais aussi la correction par rapport à l’année dernière où le cours a touché un plus bas de 8,4 DT avant de clôturer à 9,3 DT, qui expliquent la performance du cours. Il y a eu aussi un regain d’intérêt de la part des investisseurs étrangers avec un taux de participation qui passe de 36,48% à fin 2013 à 37,09% en date du 29/08/2014.

Pour l’UIB, l’entrée à hauteur de 5,102% du groupe Bouchammaoui dans le capital de la banque, le plan de recapitalisation ainsi que les perspectives de croissance de la banque semblent lui avoir donné un nouveau souffle accompagné d’une nette amélioration de la liquidité du titre en 2014 (une moyenne de 4381 actions /j à fin août 2013 contre 12 399 actions/j à fin août 2014).

Par contre les 3 banques publiques restent victimes du flou de leurs sorts et du résultat de l’audit externe mené par l’Etat. Ces banques s’échangent à leurs plus bas niveaux depuis 2010.

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