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La conférence ‘’Investir en Tunisie’’ : Pour que la parenthèse de l’instabilité se referme

Destinée à promouvoir l’investissement extérieur en Tunisie, la conférence internationale « Investir en Tunisie, start-up democracy » a été ouverte le lundi 8 septembre 2014, à Gammarth, avec une forte participation internationale.

Y participent des chefs de gouvernement, ministres et hauts responsables des Etats-Unis, d’Europe, du Maghreb, d’Afrique et des pays du Golfe, mais aussi des représentants d’organisations et institutions économiques et financières régionales et internationales, à l’instar de la Banque Mondiale (BM), du FMI, et de la Banque européenne d’investissement (BEI), ainsi que des hommes d’affaires et des investisseurs venus de plusieurs pays.

Cette initiative, la première du genre depuis la révolution, a été conçue par le gouvernement Mehdi Jomâa pour anticiper sur la fin du processus de transition engagé depuis mars 2011 et se tient à quelques semaines des deux scrutins, législatif et présidentiel. Elle prépare un climat favorable à l’investissement pour le gouvernement qui doit voir le jour à l’issue des prochaines élections.

Pour réussir ce pari, la Tunisie aura à démontrer que le climat politique, sécuritaire, logistique et administratif est propice à l’investissement et elle est prête à accueillir des investissements de différentes tailles et surtout les gros. Elle présentera, à cette occasion, 22 projets d’investissement dans plusieurs secteurs : nouvelles technologies, énergies renouvelables, industrie, tourisme et commerce. Mis à part les projets en partenariat public-privé (PPP), le coût global de ces projets est estimé à 5.734 millions de dinars (MD). Ils concernent les secteurs de l’eau potable, la santé, les routes, le transport, l’énergie, les mines, les TICs et le développement durable.

Les projets proposés pour un PPP sont le port en eau profonde d’Enfidha, la zone logistique de Radés, l’aménagement et le développement de la zone Taparura à Sfax et l’aménagement et le développement des berges de la lagune Sabkhat Ben Ghayadha.

Le gouvernement Mehdi Jomâa part du fait que le processus purement politique et institutionnel ne peut réussir que si une dynamique de développement est engagée pour répondre aux attentes des forces qui ont fait la révolution, portant essentiellement sur l’emploi et le bien-être, deux thèmes qui concrétisent la quête des jeunes et des habitants des régions intérieures à la dignité humaine et à la pleine citoyenneté.

Cette nouvelle dynamique dépend, il est vrai, de la bonne volonté des investisseurs, car plusieurs assises semblables n’ont pas tenu parole et se sont contentées de promesses, mais également du climat qui doit régner dans le pays après les élections.

Tout d’abord, le Tunisien doit agir de manière à garantir la paix civile et sociale et à restaurer la stabilité sans lesquelles il ne peut pas y avoir d’investissement. Ensuite, le même Tunisien doit se consacrer au labeur et retrouver les performances qui l’ont toujours caractérisé : aimer le travail, battre les records de productivité et de rendement et miser sur ces valeurs pour créer la richesse du pays de l’entreprise dans laquelle il travaille et sa richesse propre. Il doit aussi comprendre que toutes ses attentes ne peuvent être satisfaites dans un temps court, et apprendre à patienter.

Sur un autre plan, les partis politiques et les organisations sociales doivent expliquer à leurs adhérents les difficultés de l’exécution des projets économiques et le temps que cette exécution nécessite dans une économie en berne depuis 4 ans, marquée par une conjoncture économique difficile, et dans un climat social où le savoir–faire et la compétence ont été mis à mal à une très grande échelle. Ces adhérents doivent aider à la mise en œuvre de ces projets et ne pas dresser les obstacles sur le chemin de leur exécution sous quelle que forme que ce soit.

Sur un autre plan, les idéologies de gauche qui sont, par essence, contre le capital sous couvert de leur l’opposition tantôt à la dette extérieure, tantôt aux conditions difficiles du travail, à la précarité de l’emploi ou aux salaires bas, doivent comprendre que l’économie du pays, qui manque cruellement de ressources propres, ne peut pas se redresser, et l’emploi ne peut pas être au rendez-vous sans le concours de l’investissement extérieur. Ils doivent se rappeler que l’expérience menée sous leur pression consistant à privilégier l’emploi des sans-travail dans les entreprises publiques a abouti à leur ruine pure et simple.

Les syndicats, imprégnés pour la plupart de l’idéologie de gauche, ne sont pas en train d’accommoder leurs revendications aux capacités de l’entreprise publique ou privée et ne font rien pour asseoir un climat de stabilité et de sérénité qui encourage l’initiative privée et l’investissement extérieur.

Pour que les résultats de cette conférence aient leur effet, il ne faut pas uniquement dépasser ces choix à caractère idéologique, syndical et politique, mais leurs tenants doivent reconnaître les torts qu’ils ont causés au pays d’avoir non seulement fait obstacle à l’investissement économique, mais d’avoir été à l’origine de la fermeture de milliers d’entreprises et du départ de centaines d’investisseurs vers d’autres espaces économiques concurrents.

Et ce n’est qu’à cette condition qu’on refermera la parenthèse de l’instabilité et que cette conférence s’inscrira dans le prolongement de l’effort engagé fin janvier 2011 par l’équipe de Mohamed Ghannouchi qui s’apprêtait à tenir le Congrès de Carthage pour l’Investissement après trois mois, en avril 2011, initiative ressuscitée quelques semaines plus tard par Béji Caïd Essebsi dans sa requête présentée au groupe G8 de mettre à la disposition de la Tunisie une enveloppe de 25 milliards de dollars sur 5 ans, pour relancer son économie afin de permettre à sa révolution et au printemps arabe d’aboutir.

Aboussaoud Hmidi

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