« La réussite de la transition est viscéralement tributaire de celle de la transition économique », a déclaré Nidhal Ouerfelli, ministre auprès du chef du gouvernement chargé de la coordination et du suivi des affaires économiques et porte-parole officiel du gouvernement lors dun point de presse tenu ce jeudi 4 septembre à lavant-veille de la tenue de la Conférence internationale « Investir en Tunisie, start-up democracy ».
Accompagné du ministre de léconomie et des finances et de celui de lEquipement, de lAménagement du territoire et du Développement durable, Hakim Ben Hammouda et Hédi Larbi, Ouerfelli a indiqué que ceci passerait également par la mise en place dune nouvelle vision stratégique capable de répondre aux exigences de létape actuelle. Cest dans ce cadre sinscrit la tenue de ces assises.
Cette conférence vient suite à un diagnostic global posé par léquipe ministérielle de Mehdi Jomaa à propos de la situation économique actuelle, suivie par un dialogue économique national qui a abouti à plusieurs décisions « courageuses » adoptées par la suite par la loi des finances complémentaire en février dernier, lobjectif étant de doter le pays dune vision et dun programme de redressement économique à la fois ambitieux et réaliste.
Le pays sinvestit dans les réformes
Doter le pays dune nouvelle vision est un travail de plus en plus important qui implique tous les acteurs, a affirmé, de son côté, Hédi Larbi indiquant que la Tunisie qui paie le moindre coût de toutes les transitions connues dans le monde arabe, a besoin aujourdhui de nouvelles orientations afin de mettre en place dun nouveau modèle de développement stratégique.
Des orientations qui se déclinent dans le nouveau modèle de développement dont une copie sera présentée aux participants à la conférence le 8 septembre.
Daprès le ministre, ce nouveau modèle sarticule autour de plusieurs axes notamment le rééquilibrage des finances publiques, la relance de la croissance et de lemploi. Ceci nécessite la promotion de linvestissement privé à travers la restauration de la confiance, selon ses dires. Dailleurs, 22 projets, dun coût total estimé à 5734 millions de dinars (MD), seront présentés aux participants, outre quatre qui feront lobjet dun partenariat public/privé (PPP).
Lautre axe du modèle est celui relatif au développement régional. Plusieurs solutions ont été suggérées dans ce sens pour réaliser cet objectif alors que le dernier axe touche la solidarité et lintégration sociale.
De son coté, Hakim Ben Hammouda a déclaré que plusieurs étapes ont été concrétisées au niveau de la réalisation du programme de réformes économiques. Le but recherché est de mettre le pays sur les rails de la relance économique tout en mettant en uvre tous les potentiels dont dispose la Tunisie.
30 pays au Rendez-vous
Il est à rappeler que la Conférence « Investir en Tunisie, start-up democracy » sera marquée par la présence de 30 pays à travers des délégations de très haut niveaux ainsi que des personnalités politiques et hommes daffaires tunisiens et étrangers, mais aussi de représentants de 20 institutions financières internationales telles que la Banque Mondiale, la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement (BERD), la Banque Européenne de lInvestissement (BEI), lAgence Française de Développement (AFD)
Au niveau diplomatique, des délégations de France, du Portugal, de la Corée du Sud, de Suisse, de Grande-Bretagne, des USA, de Turquie, dEspagne, de Russie, du Japon, de Chine, de Belgique, du Canada, dAllemagne, dItalie, du Maroc, dAlgérie et du Sultanat dOman sont attendues à cette réunion.
Il sagit dun événement de taille qui vient à un moment crucial où la Tunisie fait encore face à un composé de défis notamment dans un contexte économique délicat.
Une réalité qui est confirmée déjà par le gouverneur de la Banque Centrale de la Tunisie qui na pas manqué de tirer la sonnette dalarme précisant que léconomie tunisienne est à la dérive. Dans son introduction au rapport de la BCT pour 2013, il a précisé que «la croissance économique ne devrait pas dépasser 2,8% cette année. Ce qui n’est pas de nature à réduire de manière significative le taux de chômage, notamment des jeunes diplômés et d’améliorer le niveau de vie des citoyens»».
Programme de la conférence
Pour ce qui est du programme de la conférence, il comporte notamment trois séances. La séance douverture intitulée « la Transition politique en Tunisie : enjeux et défis », une deuxième séance qui se penchera sur « la transition politique vs transition économique : fondement pour le développement futur » alors que la dernière plénière sera consacrée aux nouveaux secteurs porteurs et projets structurants.
Wiem Thebti