AccueilLa UNETunis-Législatives : On prend les mêmes et on recommence

Tunis-Législatives : On prend les mêmes et on recommence

Au regard du corps électoral (5.200.000 inscrits), du nombre des listes en compétition (1.500 dont 1041 représentent des partis et des coalitions politiques), et de la loi électorale, la configuration électorale d’octobre 2011 est remise au goût du jour. Evidemment, le schéma politique a quelque peu changé depuis, à la faveur du nouvel équilibre imposé par l’émergence de NidaaTounès, lequel a mis fin à l’hégémonie du parti islamiste qui menaçait les deux principaux acquis des Tunisiens, à savoir leur projet de société et l’Etat moderne instauré depuis l’Indépendance, mais la confusion générale de l’électeur est toujours de mise, devant la profusion des listes et des labels qui s’y attachent.

La révolte des régions contre les états-majors des partis, au sujet de ceux qui doivent être mis dans les listes, s’est ajoutée aux querelles internes au sein même de ces directions à propos de ceux qui doivent être classés les premiers, révélant à la fois, l’absence de discipline au sein de ces partis et le doute qui habite les militants quant au succès de leurs formations au prochain scrutin.

Rien n’indique, pour le moment, que ces dissensions sont fatales pour ces partis, mais elles confirment le discrédit jeté par le citoyen-électeur sur la classe politique en son entier.

Le scrutin est, en théorie, une occasion qui permet à l’électeur de jouir de son droit d’élire ceux qui le représentent au parlement. Ce droit ne peut avoir son effet sur la vie publique que si le citoyen qui l’exerce le fait en connaissance de cause et dans la sérénité la plus totale. Toutes les contraintes, et la confusion en est une, de même que l’embrigadement et la manipulation doivent être écartés de son chemin. Mais lors de ce scrutin, les obstacles dressés au cours du dernier scrutin sont toujours présents.

Durant la période écoulée, baptisée pompeusement dernière phase de l’étape transitoire, on remarque que les partis politiques ont failli à leur mission civique de combattre le terrorisme et la violence, manqué à leur devoir de défendre les valeurs de la probité, du travail et de la participation citoyenne, et ignoré les classes défavorisées qu’ils ne cessaient de parler en leur nom. Malgré cela, ces mêmes partis se sont rués pour se présenter aux prochaines législatives comme si de rien n’était. Cela a été le cas en octobre 2011, mais à cette époque, ils justifiaient le décalage par rapport aux aspirations réelles des laissés-pour-compte par la longue période de black-out imposé par les autorités d’avant la Révolution et le laps de temps relativement court séparant la Révolution de la première opération électorale .Le citoyen-électeur qui a été floué pendant la Révolution et la première campagne électorale se trouve encore aujourd’hui dans la même situation.

Ne voyant rien qui distingue une liste d’une autre, le citoyen est cette fois plus averti qu’en 2011.Il s’aperçoit qu’une partie de la classe politique a relayé son discours de la première campagne par une présence médiatique redondante, donnant la priorité à l’aspect doctrinal et idéologique dans lequel le citoyen ordinaire ne se reconnaît pas, même s’il en approuve quelques éléments. Une autre partie de la classe politique passe, sans transition, de l’autosatisfaction la plus criarde à l’abattement le plus plat, affichant une addiction maladive au pouvoir sans prendre la peine d’en défendre l’essentiel, à savoir les institutions de l’Etat et la souveraineté nationale et combattre les ennemis jurés du pays, notamment les groupes terroristes et le salafisme dans toutes ses expressions. Ces formations dont les doctrines sont importées du Moyen-Orient bénéficient, au contraire, de la couverture et de l’attention d’une partie de la classe politique.

Et à l’approche de cette deuxième campagne électorale depuis l’avènement de la Révolution , et sans anticiper sur le discours qui va être tenu au cours des semaines à venir , on peut déjà dire que les partis politiques n’auront pas grand-chose à apporter pour convaincre l’électeur par rapport à la première campagne de 2011 . D’ailleurs, dans la littérature politique d’entre les deux campagnes, aucune solution aux épreuves endurées par les classes défavorisées, n’a été suggérée, aucun timing n’est proposé pour répondre aux attentes de la jeunesse au chômage et des habitants des régions intérieures. Et on prévoit que plusieurs formations, ne trouvent pas mieux que de mettre sous le boisseau les efforts consentis pour dresser les obstacles contre une lutte efficace, sur les plans législatif et institutionnel, contre le terrorisme. D’autres courants politiques auront à se dissocier des initiatives prises pour bloquer la production du phosphate et l’extraction des hydrocarbures, et à encourager les sit-ins pour entraver le bon fonctionnement de l’administration. D’autres encore, doivent se dérober de la responsabilité de n’avoir rien fait pour aider à la réalisation de projets publics dont le financement et les moyens d’exécution étaient réunis, mais qui étaient bloqués par quelques irresponsables qu’ils pouvaient convaincre au passage. Et ainsi de suite.

Aboussaoud Hmidi

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