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Tunisie, une facture énergétique colossale dans un pays qui ne fonctionne pas!

Le coût de la consommation tunisienne en énergie c’est en effet, d’après les chiffres que nous a révélés le Gouverneur de la BCT, une facture mensuelle de 300 millions de dollars US, en devises, partagée entre la Steg, l’Etap et la Stir. L’équivalent de 10 MDT en devises, partent aussi chaque jour pour le gaz algérien. Des déclarations qui suscitent énormément d’interrogations . la Tunisie a-t-elle besoin vraiment de cette énergie ? Pourquoi toutes ces quantités alors que notre économie ne produit que 40% de ses besoins ? Pourquoi la facture de l’énergie ne cesse d’augmenter alors que la croissance demeure molle ?

L’expert économique, Fethi Nouri nous a indiqué, dans ce cadre, que les choses deviennent insoutenables et inquiétantes à cause de la crise énergétique que vit, aujourd’hui, la Tunisie, exprimant toutefois, son étonnement du fait de voir la facture énergétique augmenter alors que la croissance du pays demeure faible. « Bizarre, l’énergie est le carburant de l’économie, mais s’il n y a pas de croissance pourquoi on voit encore la facture trop chère ?», a-t-il dit.

Selon lui, les déclarations de Chedly Ayari, sont justifiées. « C’est un vrai signal d’alarme de la part d’un homme qui comprend bien l’économie, notamment dans une conjoncture de décroissance», a-t-il dit.

Il a reconnu, en outre, qu’une économie qui ne fonctionne pas ne peut pas consommer toutes ces quantités, expliquant, cependant que la Tunisie est en train d’approvisionner plus de 16 millions de personnes en énergie dont plus de 4 millions ne sont pas résidents en Tunisie (Libyens, Algériens et touristes).Il a exprimé, dans ce cadre, son étonnement de voir des gens manifester contre la taxe de 30 dinars exigée pour toute personne voulant quitter la Tunisie, alors qu’ils consomment les produits subventionnés par l’Etat et consomment l’essence, le fuel et le gasoil tunisien largement subventionnés.

Fethi Nouri a indiqué, sous un autre angle, le marché parallèle qui satisfait une bonne partie de la demande nationale en termes d’énergie, soulignant que sans ce marché parallèle, la crise énergétique serait plus aigue.

Il a expliqué, toutefois, l’augmentation de la facture de l’énergie par trois facteurs, à savoir la diminution de la production en brut des produits pétroliers, la hausse des prix sur le marché algérien d’où on importe de l’énergie et l’effet de change où le dinar s’est déprécié par rapport au dollar, la devise avec laquelle se négocient les produits pétroliers.

D’après notre interlocuteur, la production nationale en termes d’énergie est aux alentours de 40%, le reste, soit 60% est importé, ce qui alourdit encore la facture. 30% du déficit commercial provient du secteur énergétique, a-t-il dit.

L’expert économique a alerté, dans ce cadre, du chaos qui peut se produire en Tunisie à l’instar des perturbations observées aujourd’hui dans le secteur des phosphates.

Il s’est opposé, dans le même ordre d’idées, à la décision des députés de l’ANC de suspendre l’activité de certaines compagnies de pétrole. Il a accusé les députés de l’ANC de politiser l’énergie et d’enfoncer des clous dans cette branche d’activité, appelant à ne pas toucher au secteur de l’énergie comme ce qui s’est passé avec celui des phosphates. Ces deux secteurs, à savoir de l’énergie et des phosphates représentent ensemble 18% du PIB national du pays.

Quant au député et membre de la commission de l’Energie au sein de l’ANC Rebah Khraifi, il nous a précisé que la dite commission a voté pour le non renouvellement de certains permis pétroliers. Il a justifié cette décision par le fait que des sociétés actives dans le domaine exercent leurs activités avec des permis qui datent de 27 ans.

Il a souligné, cependant, que la décision de suspendre ces permis pétroliers n’est pas finale, et que les députés devraient trancher ce sujet lors d’une plénière, et c’est à la plénière de décider ou non de la suspension.

En revanche, les portes des négociations, a-t-il dit restent ouvertes avec ces sociétés pétrolières pour trouver la bonne solution : « On ne peut pas aux intérêts économiques du pays » , indique Rebah Khraifi qui reconnait , toutefois, que les sociétés pétrolières n’ont pas arrêté leurs activités et sont en train de les exercer comme d’habitude puisqu’aucune décision officielle n’a été prise.

Il est à signaler, à ce propos, que ladite commission a refusé, à l’issue d’une réunion récente, de prolonger les permis pétroliers de « Borj El Khadra », « Baguel » et « El Franig », et ce en raison de nombreuses infractions aux règles d’exploitation, selon les arguments de la dite commission.

Khadija Taboubi

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