La disposition de la loi des finances complémentaire 2014 relative au paiement d’un timbre fiscal 30 dinars, à la sortie n’a pas plu aux Algérien. Ils ont considéré cette décision décourageante et pénalisante pour l’Algérien , et même allant à l’encontre des promesses du ministère du Tourisme tunisien, lequel a promis, selon eux, des facilités durant la saison estivale. En effet, selon la LFC 2014, toute personne voulant quitter la Tunisie, peu importe sa nationalité et sa destination doit payer un timbre fiscal de 30 dinars. Un timbre fiscal qui doit comporter le tampon de la police,doit être associé au passeport lors du départ du passager. Seulement, les ressortissants tunisiens à l’étranger sont dispensés de cette mesure.
Dans un article de presse publié, ce mardi, dans le journal algérien, Al Fajr, les touristes algériens ont exprimé leur refus de payer cette taxe de 30 dinars, (soit l’équivalent de 2100 dinars algérien), alors qu’elle est une exigence pour quitter les territoires tunisiens. Les Algériens , qui séjournent en grand nombre en Tunisie actuellement et contribuent d’une façon directe ou indirecte à renflouer les caisses de l’Etat tunisien, du fait que le secteur touristique est l’épine dorsale de l’économie nationale, n’ont pas apprécié cette nouvelle disposition.
Le secteur du tourisme pèse , en 2010, plus de 7% dans le PIB du pays et fournit plus de 340 mille emplois dont 85 mille emplois directs, soit 11,5 % de la population.
Selon la même source, les Algériens ont reproché aux autorités d’exiger cette somme aux Algériens sans les autres nationalités, ce qui n’est pas le cas. Ils ont rappelé, dans ce cadre, des promesses du ministère du Tourisme, Amel Karboul lorsqu’elle a pris ses fonctions au sein du ministère de tutelle. La ministre, selon les Algériens a promis beaucoup plus de facilités durant cette saison estivale.
Des dizaines de milliers de ressortissants algériens sont bloqués aux frontières tuniso-algériennes à cause du timbre fiscal sur le voyage de 30 dinars tunisiens, soit 2100 dinars algériens, exigé dans le cadre de lai des finances complémentaire.
Les voyageurs, pour la plupart des touristes, ont exprimé leur rejet de cette décision d’autant qu’ils n’en ont été pas informés lors de leur entrée en territoire tunisien.
Il faut reconnaitre, cependant, que les Algériens sont considérés comme les premiers visiteurs de la Tunisie et ils sont beaucoup plus nombreux que les autres nationalités à se rendre dans notre pays. Avec 33% du flux touristique annuel, les Algériens sont en tête du nombre total des touristes ayant visité la Tunisie. En effet, d’après les chiffres de l’Office national du Tourisme tunisien (ONTT), le nombre de touristes maghrébins entrés en Tunisie, du 1er janvier au 10 avril 2014, a enregistré un taux de croissance de 11,2% par rapport à la même période en 2013, passant de 694 609 à 772 699 touristes, dépassant, par ailleurs, le nombre d’entrées enregistré durant la même période en 2010 (723 292 touristes).
Une telle mesure qui est de nature à choquer les Algériens, n’a pas lieu d’être, bien qu’elle ait été prise dans un contexte économique très difficile, où le gouvernement peine à retrouver au moins les niveaux de 2010. D’ailleurs, l’année 2011, a vu le secteur du tourisme enregistrer une chute vertigineuse de 33%.
Khadija Taboubi
