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Tunis-QNB : Malgré ses milliards USD de bénéfices, la banque qatarie ne paie presque pas d’impôt en Tunisie, pour éponger ses propres «casseroles»

Le Groupe QNB se vante en Tunisie de ses milliards USD de revenus et paie pour cela une agence PR (Public Relations) pour le faire savoir. C’est «l’une des banques les plus solides du monde et la première banque au Moyen-Orient et en Afrique du Nord », dit son PR en présentation de ses résultats des six premiers mois au 30 Juin 2014, reprise par presque tous les médias tunisiens.

Pour les six premiers mois de 2014, le bénéfice net de la QNB mère, s’est élevé à 1,4 milliard USD, en hausse de 7 % par rapport à l’année précédente. Le total des actifs a augmenté de 7,9 % à partir de juin 2013 pour atteindre 127,9 milliards USD. «C’est le résultat d’un fort taux de croissance de 10,1 % des crédits et avances pour atteindre 89,9 milliards USD, se vante encore l’agence PR.

«Le total actif a augmenté de 10,4 % à partir de juin 2013 pour atteindre 14,7 milliards USD au 30 juin 2014. Le rendement par action a atteint 2 dollars US. Sur la base de ses bonnes performances et sa présence internationale grandissante, le Groupe a amélioré son classement comme étant la marque la plus précieuse dans la région MENA, passant au 10ème rang mondial (valeur de la marque 1,81 milliards USD) contre 120 en 2012 (valeur de la marque 1,31 milliard USD).

Le Groupe QNB est présent dans 26 pays. Il y a bientôt deux ans, la banque du Qatar a racheté la TQB (ancienne banque mixte tuniso-qatarie) de l’Etat tunisien à 100 MDT et y avait placé un ancien cadre de la BCT (Banque Centrale de Tunisie).

Entre 2004 et 2011, ce qui était la TQB était bénéficiaire, certes de quelques centaines de milliers DT (801 mDT en 2004 et 1,9 MDT en 2011), mais pas déficitaire. Une année plus tard, alors qu’elle allait être vendue au qatari QNB (Qatar National Bank), elle devient déficitaire de plus de 5 MDT !

En 2013, ce qui est devenu la QNB Tunis réalisait un PEB (produit d’exploitation bancaire) de 41,7 MDT qui est presque le double de celui de 2012 (26 MDT), mais un PNB de 22,8 MDT. L’explication pourrait être dans les 15,9 MDT d’intérêt débiteurs servis aux clients qui ont été en hausse de 5 MDT en une année, certainement à cause de la surenchère que se livrent les banques en Tunisie face à la baisse des ressources. Mais la QNB a aussi enregistré une perte de plus de 2,6 MDT sur son portefeuille d’investissement, signe peut-être d’une mauvaise gestion de ce portefeuille. Ajoutez à cela les provisions pour risque sur ses engagements, qui sautent de 3,7 MDT en 2012 à 20,9 MDT en 2013 et des charges générales d’exploitation qui doublent en une année (5,3 MDT en 2013 contre 2,7 MDT une année auparavant). Devenue qatarie, la banque s’offre ainsi un déficit de 13,386 MDT. La QNB s’offre même le luxe d’un exercice 2013 où la liquidité devient négative de plus de 210 MDT.

Pour la comparaison entre banques semblables, la BTE (Banque Tunisie Emirats) réalisait en 2013 un PNB de 28,033 MDT, des charges d’exploitations de 19,8 MDT et s’en sortait quand même bénéficiaire de plus de 2,27 MDT avec une liquidité positive de plus de 185 MDT. On est encore loin des 13 MDT de déficit de la QNB. Banque aussi comparable, la Stusid qui enregistrait en 2012 (faute d’autres chiffres, son bilan 2013 n’étant pas encore publié) un PEB de 42,123 MDT, n’avait que 15 MDT de charges et un déficit de 12,5 MDT.

Lorsqu’elle était, même à moitié, entre les mains de l’Etat tunisien, la TQB bénéficiait de la faveur de la loi d’assainissement du secteur bancaire. Ceci était normal, car la TQB était alors une banque d’investissement et participait à la création de richesses et d’emplois. Devenue complètement privée et rachetée par «notre ami le Qatar», les nouveaux dirigeants de la Tunisie de l’après révolution lui laissent le même privilège, malgré le petit prix du rachat 100 MDT !

En 2013, la QNB solde toutes ses «casseroles», sort tous ses «cadavres du placard» (19,2 MDT de crédits de classe 4 et 5) et les vend à sa propre société de recouvrement au millime symbolique tout en provisionnant ses pertes (12,484 MDT+6,8 MDT pour les agios réservés). Du coup, tout cet argent échappe au fisc tunisien et la TQB, devenue QNB, ne paie presque rien au fisc (106 mille DT !!). La société de recouvrement est pourtant filiale (avec la TQF), avec un personnel et une direction payés par la banque-mère grâce aux conventions de mise à disposition, sans aucune contrepartie financière (à l’exception de 4 employés en prêt). Des conventions faites sans l’accord du conseil d’administration, comme le souligne le commissaire aux comptes. Ce dernier attire aussi l’attention sur le fait que la Commission d’audit interne ne s’est jamais réunie en 2013. Le «Qatar ami» fait ce qu’il veut ! C’est la loi du plus fort, comme l’indique la géante publicité en Tunisie !

Khaled Boumiza.

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