Le ministère de la Santé a récemment annoncé la mise en place d’une cellule d’écoute au poste-frontière entre la Tunisie et la Libye pour fournir un soutien psychologique et moral aux ressortissants étrangers en transit. C’est dans ce contexte qu’une équipe médicale d’urgence a été mise en place à l’hôpital Houmt-Souk à Djerba et une équipe itinérante a été dépêchée au poste-frontière de Ras Jedir pour remédier à toute situation sanitaire imprévue pouvant toucher les personnes venant de Libye.
Ces mesures, selon ledit département, visent à aider les ressortissants étrangers venant de Libye, en transit vers leurs pays via le sud tunisien, à surmonter les traumatismes causés par la situation de crise et de violences en Libye.
Dans une déclaration accordée à Africanmanager, Dr Naoufel Somrani, directeur de l’unité de la médecine d’urgence au ministère de la Santé, a affirmé que la cellule d’écoute installée au poste-frontière entre la Tunisie et la Libye fonctionne d’une manière continue. Ila précisé que des équipes médicales sont mobilisées et travaillent 24h/24h sur les frontières afin d’assurer les services nécessaires aux ressortissants libyens.
Sur un autre volet, il a estimé que le nombre des ambulances (40 véhicules/ par jour) transportant des patients libyens et traversant les frontières est « normal » étant donné que le transport aérien entre la Tunisie et la Libye a été suspendu. « En comparaison avec l’année 2011, il ya eu un grand afflux de ressortissants de différentes nationalités (80 différentes nationalités). Pour cette année, nous avons constaté qu’il n’ ya pas un grand nombre d’arrivées, on enregistre l’accès de 2500 libyens par jour.
Il a ajouté que « nous avons un centre de contrôle sanitaire sis aux frontières, qui assure l’accueil des patients venant de la Libye et nous effectuons des dépistages afin de nous assurer que les personnes qui accèdent au territoire tunisien ne sont pas contaminées par des épidémies. La situation sanitaire des patients libyens n’est pas jugée sensible et la situation est maitrisée, grâce à la mobilisation d’une équipe composée d’un médecin et deux paramédicaux qui sont au service des malades. On a également, renforcé le transport des patients vers les hôpitaux régionaux (Tataouine, Rmeda, Djerba…).
Le ministère de la Santé libyen inquiet suite au départ de 3.000 médecins
Selon des informations relayées par les médias libyens, suite aux violences faisant rage à Tripoli et Benghazi, plusieurs médecins de différentes nationalités (indiens, philippins, égyptiens…) ont quitté le territoire libyen pour se regagner leurs pays d’origine.
Le ministère de la Santé libyen a réitéré ses inquiétudes suite notamment au départ de 3.000 soignants et médecins philippins et indiens, qui représentent 20% du personnel médical. Face à cette conjoncture, le ministre de la Santé, Noureddine Doghman, a récemment ordonné aux ambassades libyennes en Egypte, Tunisie, Jordanie, Turquie, Italie, Grèce et Allemagne d’organiser un transfert des victimes des violences, aux frais de l’Etat.
A noter que les hôpitaux en Libye sont déjà débordés par l’afflux des victimes des combats entre milices rivales qui font rage depuis des semaines dans la capitale et à Benghazi.
Nadia Ben Tamansourt
