AccueilLa UNECarence tactique et lacunes opérationnelles derrière l’assassinat de 14 soldats

Carence tactique et lacunes opérationnelles derrière l’assassinat de 14 soldats

Selon un bilan provisoire, 14 soldats tunisiens ont été tués dans une attaque terroriste au mont Chaambi, près de la frontière avec l’Algérie, a rapporté le ministère de la défense, ce jeudi 17 juillet, affirmant que ce bilan « le plus lourd enregistr par l’armée tunisienne depuis l’indépendance »,pourrait s’accroitre. Un deuil de trois jours, à partir de jeudi, a été décrété par la présidence de la république et toutes les festivités culturelles ont été reportées.

Commémoration des dates…

Revenant sur ce crime odieux dénoncé par l’opinion publique et toute la classe politique, l’expert en sécurité, Ali Zeramdini a affirmé que le timing de l’exécution de cette opération est important pour de multiples raisons.

Dans un entretien téléphonique avec Africanmanager, il a précisé que la commémoration des dates revêt une importance particulière auprès des groupes terroristes. Cette commémoration s’effectue selon lui, à travers l’exécution d’une opération qui rappelle celle effectuée l’année dernière où 8 soldats ont été assassinés, lors d’un échange de tirs avec un groupe de terroristes armés, au Mont Châambi à Kasserine.

L’expert a aussi avancé que « le mois saint a sa symbolique propre dans le cadre du Djihad et la lutte contre les « taghouts » et constitue la voie la plus rapide pour arriver au paradis ». Dans ce contexte, Zeramdini a mis l’accent sur l’importance de « ce principe respecté depuis des décennies ».

Un système militaire déjà faible

Pour Ali Zeramdini, la faiblesse du système militaire et celui sécuritaire ainsi que l’insuffisance tactique et opérationnelle sont les lacunes majeures qui freinent toujours le travail de nos soldats en matière de la lutte contre le terrorisme, phénomène qui a pris de l’ampleur en Tunisie après la chute de Ben Ali.

« On n’a pas pris en considération la force de nos adversaires et on n’a pas réussi à étudier tous les aspects s’y rapportant», a constaté notre interlocuteur avant d’ajouter « les failles sont nombreuses surtout au niveau du travail de renseignement proactif ».

L’expert a par ailleurs, pointé du doigt les limites enregistrées dans l’examen de la grande quantité d’armes de contrebande saisie dans plusieurs régions. En effet, cette quantité saisie et la qualité des armes lourdes et sophistiquées n’a pas été malheureusement prise en considération par les parties concernées pour prévenir des attentats ou des opérations qui seront menés par le biais de ces armes.

Encore des pertes

Au delà de ces points négatifs, il faut s’attendre à ce que la guerre contre ce fléau se prolonge , et les cellules terroristes dormantes et actives représenteront toujours un danger. « Nous faisons face à une réelle guerre contre le terrorisme et nous sommes tous appelés à préserver la sécurité nationale », a relevé Ali tout en prévoyant d’autres actes terroristes plus « graves » dans la période à venir.

Un avis déjà partagé par Mazen Cherif, expert stratégique en affaires militaires et de sécurité qui a prévu d’autres opérations plus dangereuses en Tunisie, notant au passage que les experts tunisiens n’ont pas été pris au sérieux , lorsqu’ils ont lancé des alertes contre de tels risques.

Pour venir à bout de ce fléau, Ali Zeramdini a appelé à l’activation de la loi anti-terroriste, encore bloquée à l’ANC parce que les députés ne sont pas parvenus à statuer sur la définition du terrorisme. « On a une ancienne loi qui est théoriquement toujours en vigueur tant qu’une nouvelle n’a pas été adoptée. Et cette loi de 2003 a mis en œuvre tout un mécanisme pour lutter contre les cellules dormantes, celles spécialisées dans l’exécution des actes terroristes, ou d’autres chargées de blanchir l’argent provenant des organisations islamistes et des associations suspectes. Ce mécanisme permet également de démanteler les réseaux de recrutement et d’embrigadement. Et dans l’état actuel des choses cette loi qui doit être amendée sur beaucoup de point offre à l’Etat tunisien les moyens d’une lutte efficace contre le terrorisme. Mais suite à sa suspension, on se trouve aujourd’hui incapables de gagner ce challenge », a souligné l’expert qui a jugé utile d’avancer dans ce processus, soutenant que chaque retard aura des retombées sur la sécurité nationale.

En outre, Ali Zramdini a mis l’accent sur l’utilité de faire appel à l’armée de réserve. Cette initiative pourra certainement aider nos soldats à mieux étudier le terrain de combat qui s’étale le long des frontières algériennes, dans les hauteurs qui regroupent les dirigeants d’AQMI, et autres organisations terroristes.

Parmi les autres mesures à entreprendre, Ali Zeramdini a proposé le recours aux anciens cadres et responsables sécuritaires, déjà mis à la retraite après la révolution, afin de bénéficier de leurs compétences. Cette démarche est stratégique dans la mesure où elle permet d’appuyer moralement les efforts déployés par les soldats.

Wiem Thebti

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