AccueilLa UNETunis : Un militant de la première heure claque la porte d’Ennahda...

Tunis : Un militant de la première heure claque la porte d’Ennahda et dit tout le mal qu’il en pense

Mustapha Lounissi est un militant de la première heure du mouvement Ennahdha auquel il a adhéré du temps qu’il s’appelait « Al Ittijah Islami » et qu’il a accompagné le long de toutes ses étapes, trente années durant, jusqu’à la Révolution. Il vient de démissionner du parti et en a expliqué les raisons dans une interview au site « Tous Sfaxiens » faite à partir de Paris où il est en exil.

Ila cité en premier lieu le désespoir qui l’habite s’agissant de la mise en œuvre des réformes structurelles requises, outre le « manque de sérieux » dans la séparation entre la prédication et la politique, le renvoi sine die de la remise en ordre du mouvement nahdhaoui de l’intérieur, en accord avec les revendications de la Révolution : liberté, dignité et justice sociale, la course vers le pouvoir à la première occasion en tournant le dos aux références objectives et morales et en l’absence d’un agenda politique clair, la dilution du processus de la justice transitionnelle, et l’allusion explicite à la nécessité et la légitimité de la normalisation avec les « piliers de la dictature », incarnée par les symboles de la contrerévolution qu’ils soient anciens ou nouveaux…

Mustapha Lounissi a constaté que le « contrat de valeurs » entre les différentes sensibilités au sein d’Ennahdha tarde à voir le jour, le mouvement demeurant dirigé par un seul groupe, et ce dans tous les domaines sans qu’il soit fait recours aux compétences requises et aux spécialités diverses, au point que ce groupe a imposé ses diktats à tous les espaces politiques, organisationnels et médiatiques, marginalisant toutes les autres énergies et compétences qui ont des opinions contraires aux siennes.

Ila affirmé que les critères retenus pour le choix des dirigeants et l’exercice des fonctions au sein du parti et du gouvernement n’ont aucun rapport avec la compétence et l’intégrité, mais sont basés sur l’allégeance partisane, la complaisance, les relations fondées sur les intérêts et même sur les liens de parenté, « un comportement que nous tenions pour révolu », a-t-il dit, ajoutant que « nous sommes dans un contexte révolutionnaire qui n’autorise pas les demi-solutions.

Il s’agit d’un « comportement qui a impacté négativement l’action de l’Assemblée nationale constituante, une action lente, coûteuse, épuisante et choquante, ainsi que le rendement de l’équipe gouvernementale et tous les secteurs notamment le développement, la sécurité et la justice transitionnelle », a-t-il souligné.

« Voilà pourquoi je suis devenu étranger au sein de ce mouvement qui ne me convient plus politiquement », a déclaré Mustapha Lounissi.

Evoquant le rôle du mouvement Ennahdha dans le Dialogue national, il a affirmé que le parti islamiste, instruit du sort qui a été celui des Frères musulmans en Egypte, et sous l’effet de pressions directes ou indirectes exercées par des parties étrangères, et de crainte de courir à sa propre perte, a demandé au siens dans le gouvernement, le parti et l’ANC, de quitter les lieux afin d’éviter que « le toit ne tombe sur leurs têtes ». Il a précisé que la participation d’Ennahdha au dernier Dialogue nationale dont est issue la feuille de route qu’il a qualifiée d’ « avilissante » ne ressortissait pas à une conviction ou au libre arbitre, mais était sous la pression et la contrainte, le parti islamiste cherchant à s’en tirer avec le moindre mal, a conclu Mustapha Lounissi.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -