AccueilLa UNEQu’a fait la classe politique pour aider Mehdi Jomâa?

Qu’a fait la classe politique pour aider Mehdi Jomâa?

Le comportement quotidien de la classe politique semble prendre le contrepied du consensus réalisé lors du vote par l’ANC, fin janvier dernier, de la confiance au gouvernement de Mehdi Jomâa, qui a exprimé, en son temps, une adhésion sans équivoque au consensus national.

Ce consensus devrait s’illustrer à chaque pas fait par l’équipe gouvernementale pour instaurer la paix sociale , relancer l’économie , rendre la vie aux établissements publics éreintés par les revendications excessives de leurs employés , activer l’exportation , garantir la maîtrise des frontières et mener une lutte efficace contre le terrorisme et la violence .

Mais c’est le contraire qui s’est produit. Les grèves n’ont pas cessé, le désordre autour des postes frontières n’a jamais été aussi flagrant, le blocage de l’activité économique des établissements publics prend l’allure d’une tendance irréversible et le terrorisme se sent rassuré par les tiraillements politiques qui s’accentuent de jour en jour.

Les observateurs n’ont pas manqué de relever que Mehdi Jomâa et son équipe étaient laissés seuls face à des problèmes d’une grande acuité. Le tournant pris par la situation dans le bassin minier et la région de Gafsa, suite à l’annonce du dernier concours de recrutement dans la CPG, l’évolution des revendications des habitants de Ben Guerdène et dernièrement ceux de Gabès, s’ajoutant aux revendications sectorielles, démontrent que les Tunisiens sont toujours fixés sur leurs intérêts immédiats, corporatistes, régionalistes ou simplement politiques et veulent profiter de l’étape transitoire pour engranger le maximum d’acquis.

En théorie, le consensus national qui a porté Mehdi Jomâa à la présidence du Gouvernement jusqu’aux prochaines échéances électorales, devrait être accompagné et de manière claire et spontanée par l’annonce d’une trêve sociale, la suspension de toutes les revendications à caractère régionaliste, sectoriel ou corporatiste, en vue de faciliter le retour de la machine de production à son rythme optimal et d’asseoir les bases de la stabilité dont dépendra toute évolution positive du pays.

Les grands dossiers des nominations, des Ligues de Protection de la Révolution (LPR), la garantie de la neutralité des mosquées, du dévoilement de la vérité sur les assassinats politiques et la mise à nu des enjeux et ramifications des réseaux terroristes en Tunisie et dans la région pèsent toujours sur le gouvernement. Et chaque position affichée par ce dernier donne l’occasion aux différentes formations politiques de s’en démarquer bruyamment ou de s’en rapprocher de manière discrète. La Feuille de route qui est la plate-forme politique du gouvernement et le point de ralliement de toutes les formations politiques et sociales qui ont œuvré à son élaboration, devient vite un élément de discorde entre les partenaires politiques.

Les partis et formations politiques qui ont émis le plus de réserves sur l’exercice du gouvernement Jomâa sont Ennahdha, le Front Populaire , Al joumhouri et Nidaa Tounes .

Ennahdha n’a pas caché son soutien au gouvernement Mehdi Jomâa , mais on lui attribue des manœuvres pour le déstabiliser lors des évènements de Ben Guerdène .Le Front Populaire exige , pour sa part , une démarcation du chef du gouvernement de la troïka , lui reprochant de maintenir Lotfi Ben Jeddou , de ne pas se conformer littéralement à la feuille de route notamment à travers la résolution des deux assassinats politiques de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi .

Les réserves d’Al Joumhouri portent sur la composition du gouvernement Mehdi Jomâa et sur la loi de finances 2014.Quant à Nidaa Tounes, qui a regretté le déficit en consensus qui a marqué la formation du gouvernement, finit par nuancer sa position en le jugeant au résultat de ses réalisations.

Ce sont là des positions de principe ou de départ des partis concernés, qui devraient les rapprocher à mesure que le gouvernement Jomâa avance dans l’application de son programme, mais les faits ont montré que les positions entre ces partis s’éloignent d’un jour à l’autre, et que ces « acquis » sont devenus des points de départ à des divergences insolubles qui cherchent à trouver des appuis dans toute divergence qui survient.

Aboussaoud Hmidi

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