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Tunisie : Les pratiques népotiques de Ben Ali n’ont pas disparu après la Révolution, selon la Banque mondiale

Un nouveau rapport élaboré par une équipe de travail de la Banque mondiale a mis à nu la manière dont le président déchu Ben Ali et ses proches ont pu changer à leur profit les règles régissant les affaires et les entreprises. Le rapport, remis au Financial Times, souligne la gravité des défis auxquels fait face la Tunisie aujourd’hui, trois ans après le renversement du régime de Ben Ali et où bon nombre de ces règles et pratiques demeurent en vigueur.

Les chercheurs de la Banque mondiale avaient analysé précédemment les données fiscales privées fournies par le ministère tunisien des Finances et portant sur plus de 600 000 entreprises. Ils ont constaté que 220 entreprises détenues par des parents de Ben Ali ont engrangé 21 pour cent de l’ensemble des bénéfices du secteur privé du pays entre 1996 et 2010, en tirant profit dans une très large mesure des règles mies en place en leur faveur.

Le clan Ben Ali choisissait les secteurs où il prenait pied, évitant ceux où il y avait trop de concurrence. »Il est plus facile de faire de l’argent quand il ya des règlements qui vous protègent de la concurrence et encore plus quand vous pouvez créer de nouveaux règlements adaptés à vos besoins», déclare Caroline Freund, co-auteur du rapport de l’Institut Peterson d’économie internationale.

Ben Ali a pris 22 décrets présidentiels portant 73 amendements au code relatif aux entreprises. Parfois, ils sont élaborés de manière à voler au secours des divers intérêts commerciaux de la famille du président déchu. Une de ces réglementations édictées en 2007 exigeait l’autorisation du gouvernement pour les entreprises produisant du ciment. En fait, elle a été mise en place au moment même où un beau-frère de Ben Ali (Ndlr Belhassen Trabelsi) projetait de lancer une nouvelle société appelée Carthage Cement.

Antonio Nucifora, économiste en chef de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord à la Banque mondiale et son équipe ont affirmé que Tunisie n’a pas encore démantelé le dispositif réglementaire fondateur de l’économie dysfonctionnelle de l’ère Ben Ali, notant que les règles et les restrictions commerciales étouffant la concurrence demeure en place.

« Ce serait une erreur de supposer que suite au départ de Ben Ali et de sa famille, le copinage a disparu en Tunisie », a déclaré Antonio Nucifora.

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