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Tunisie : Comment expliquer la ruée vers la Bourse dans une conjoncture si morose ?

La bourse de Tunis n’arrive pas, toujours, à retrouver des couleurs. C’est depuis la Révolution déjà que cette dernière se trouve aux prises avec des difficultés aggravées par la conjoncture économiques et les troubles socio politiques qui ne cessent de s’amplifier.

Dans une nalyse récente portant sur le premier semestre de l’année en cours, l’intermédiaire en bourse, Tunisie valeurs, a montré qu’après un parcours difficile en 2012 où l’indice a concédé sa deuxième année de baisse successive (-3% à 4579.85 points), le marché boursier a démarré l’année 2013 sous de bons auspices. Sur le seul mois de janvier, le Tunindex a effacé sa perte, s’adjugeant une évolution de 3.92%, le faisant atteindre son plus haut de l’année en date du 1er février, à 4777.69 points.

Néanmoins, ceci n’a pas perduré longtemps. L’évènement tragique survenu, durant le mois de février dernier, et qui se rapporte à l’assassinat de l’opposant tunisien Chokri Belaid) a entraîné une dégringolade de 3.69% de l’indice en une seule séance, balayant ainsi toute la performance positive accumulée, depuis le début de l’année. Une des raisons pour lesquelles le marché n’a pas pu vraiment redécoller, évoluant dans un contexte atone et extrêmement volatile à l’image du climat sociopolitique instable.

Par ailleurs, l’indice a clôturé le premier semestre sur un léger gain cumulé de 0.62% accompagné par de maigres échanges ne dépassant pas en moyenne la barre des 5.4MDt/jour contre 8MDt en 2012. Un niveau de liquidité qui aurait été bien plus faible n’eut été l’engouement enregistré sur les titres SOMOCER (0.6MDt/jour) et Carthage Cement (0.5MDt/jour).

A travers son analyse, l’intermédiaire en bourse a montré, également, que même la publication des résultats annuels de 2012, aussi positives soient-elles, la vague des introductions en Bourse qui ont afflué au courant des mois d’avril, mai et juin et les levées de fonds qui ont eu lieu à travers plusieurs augmentations de capital en numéraire n’ont pas pu stimuler le marché, si ce n’est d’accentuer la contre-performance de certaines valeurs.

Face à cette spirale baissière des titres, certaines sociétés ont multiplié les opérations très appréciées par le public d’attribution gratuites (ex: ARTES, Amen Bank, SFBT…). Les effets ont été positifs, ces valeurs ayant relativement bien résisté.

L’analyse a révélé, dans ce cadre, que si les sociétés cotées sont pour la plupart solides et affichent une résistance de leurs activités, la crise a fait ressortir une grande fragilité dans le reste du tissu économique privé et particulièrement les PME. Lâchées par les banques (resserrement des crédits), les sociétés n’ont pas d’autres alternatives que de passer par le marché financier pour assainir leur situation financière et financer leurs investissements, ce qui explique, entre autres, le nombre record d’introductions en Bourse qui ont eu lieu depuis le début de l’année : 7 en tout (Land’Or, Ae Tech, New Body Line, OTH, Syphax Airlines, Euro Cycles et récemment Hannibal Lease), offrant plus de 169MDt sur le marché primaire et une capitalisation boursière supplémentaire d’environ 600MDt.

Pour le deuxième semestre, Tunisie valeurs a exprimé son souhait de voir la date des élections présidentielles concrétisée. « La réussite de ce rendez-vous politique est un préalable inconditionnel pour la reprise du marché boursier. Faute de quoi, on sera amené à assister au même scénario que celui de l’année écoulée ».

Et d’ajouter que, face au contexte actuel d’incertitude, tout positionnement sur le marché doit éviter la prise de risque inutile. « Nous mettons les investisseurs en garde contre l’engouement qui les amène parfois à surestimer la croissance des résultats et les perspectives d’avenir des sociétés ».

Tunisie valeurs a recommandé de mettre en place une stratégie de sélection des titres (stockpicking) en misant sur les valeurs les plus prometteuses de la cote et privilégiant les valeurs à bon rendement en dividende (SFBT, ARTES), les valeurs de croissance (PGH, OTH, ASSAD, STAR) ainsi que le secteur immobilier (SIMPAR, Essoukna) qui a prouvé sa capacité de résistance en période de crise.

Kh.T

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