Selon un diplomate arabe qui affirme disposer d’informations précises et actées, Washington a confié à Qatar le dossier tunisien ainsi que le dossier libyen, suscitant la colère de l’Arabie saoudite qui voit d’un très mauvais œil l’influence grandissante de Qatar non seulement dans la région du Golfe mais aussi dans celles du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
Cité par le quotidien saoudien Achark al Awsat et le site tunisien de Radio Kalima , ce diplomate dont l’identité n’a pas été révélée , a ajouté que Qatar pilote une stratégie politique en coopération avec Washington visant à gérer le Printemps arabe suivant un agenda le fondant à faire office de premier acteur dans la région arabe , et ce à l’effet d’aider les islamistes à accéder au pouvoir et à faire réussir leur expérience dans l’administration des affaires de leurs pays.
Le diplomate a révélé que Qatar s’emploie actuellement à garantir la victoire du mouvement Ennahdha, lors des prochaines élections en permettant, par ailleurs, aux partis du Centre de remporter des taux de réussite acceptables eu égard à la nature de l’échiquier politique tunisien et à l’expérience moderniste du pays.
Il a indiqué, à cet égard, que l’invitation faite à Béji Caied Essebssi pour visiter Qatar s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par les Qataris en vue de le « domestiquer » en lui déroulant le tapis rouge pour ses prestations au cours de la première période transitoire . La même source n’a pas exclu que Qatar invite d’autre hommes politiques tunisiens, à l’instar de Néjib Chebbi.
D’autre part, on rappelle les déclarations faites, il y a un mois environ, par le président de l’Instance supérieure indépendante des élections, Kamel Jendoubi, qui a accusé l’Etat du Qatar d’ingérence dans les affaires intérieures de la Tunisie, à travers la mobilisation et le soutien apporté aux groupes salafistes , mettant l’accent sur le fait que les salafistes travaillent suivant un agenda qatari , qui fait peser désormais des menaces sur la nature et les valeurs qui sont celles de la société tunisienne, pour dénaturer l’identité de la Tunisie.