AccueilAutomobilesTunisie : La «guerre des voitures» a-t-elle commencé ?

Tunisie : La «guerre des voitures» a-t-elle commencé ?

Les turbulences qu’a connues le secteur de l’importation des véhicules en Tunisie, depuis la Révolution, ne cessent de connaître des évolutions, pas toujours positives. D’abord, le maintien des volumes alloués pour l’année 2011. Ensuite, la répartition des volumes, pour l’année 2012 à chaque opérateur ou concessionnaire, à partir de la proportion de référence de 2011. Un état des réalisations devait se faire, en juillet prochain, pour évaluer les réalisations de chaque concessionnaire, au cours du premier semestre 2012, pour redistribuer les quantités non-importées au cours de cette période entre le reste des concessionnaires. Cette étape de réalisation devrait aussi faire l’objet d’une seconde évaluation, en octobre 2012. Cela devrait se faire sur la base des réalisations ou des importations cumulées, au 30 septembre de l’année en cours. Les volumes non consommés devraient alors être mis à la disposition du reste de la profession et répartis en concertation avec la profession. Pourquoi tout cela ?

Le fait est que, au cours de l’année 2011, la répartition des quantités à importer entre les différents opérateurs avait amené certains d’eux à ne pas pouvoir importer et commercialiser les quantités de véhicules qui leur avaient été consacrées et avait aussi presque spolié certains autres concessionnaires de nombre de véhicules qui auraient certainement servi à augmenter leurs revenus et leurs parts de marché.

A plus ou moins grande quantité, des concessionnaires, tels que Nissan, Mazda, la société Sam, BMW, Mercedes, n’avaient pas pu importer toutes les quantités qui leurs avaient été allouées dans le cadre du PGI (Programme Général d’Importation). Ceux qui n’avaient presque rien importé de leurs quotas, restent les maisons Opel Volvo et cela s’était traduit dans leurs ventes et les chiffres de leurs immatriculations, tels que rapportés dans les tableaux du département concerné au sein du ministère tunisien du Transport.

Il semble, cependant, que cela ne plaise pas à tout le monde parmi les concessionnaires de la place. Sinon, comment expliquer que le ministère du Commerce, grand manitou du GPI, se rebiffe et commande révision de toute la stratégie expliquée plus haut et dont l’objectif était surtout d’assurer la continuité de l’approvisionnement d’un marché où un très grand nombre d’opérateurs sont désormais des entreprises publiques du fait de la confiscation ?

La DGCE (Direction Générale du Commerce Extérieur) au ministère tunisien du Commerce, vient, en effet, tout récemment, de signifier aux professionnels de la voiture, l’annulation des deux étapes d’évaluation de juillet et d’octobre 2012. Il est ainsi confirmé par le président de la Chambre syndicale des concessionnaires, la réalisation des importations dans la limite de 75 % seulement des quotas de chaque opérateur, et ce, jusqu’à fin septembre. De fait, la réunion d’évaluation de juin 2012 et qui devrait permettre de redistribuer les parts des concessionnaires qui n’auront pas réalisé à cette date au moins 50 % d’importation, a été purement et simplement annulée. Cette étape est ainsi renvoyée à septembre, sans aucune certitude de redistribuer le reste de ce qui n’avait pas été importé et avec consigne stricte de ne pas importer, pour ceux qui le peuvent, la totalité de leurs quotas respectifs.

Tout cela ralentit, à ne pas en douter, le chiffre d’affaires des concessionnaires dont les véhicules connaissent une demande croissante. Cela risque même d’assécher les stocks de ces derniers, comme si d’autres concessionnaires qui n’avaient pu vendre que peu ou prou de leurs stocks, avaient fini par convaincre le ministère du Commerce de ralentir leurs concurrents et de leur imposer un break obligatoire. Certains de ces concurrents se préparaient déjà à tout importer et attendaient les bénéfices de la redistribution.

Plus d’un concessionnaire, on a déjà plus le vérifier à notre niveau, savent qu’ils ne pourront pas tout importer et appréhendent déjà l’idée de devoir donner au concurrent, ce qui devrait être à eux. Empêcher ceux qui le peuvent de le faire, ne semble, en tout cas, pas très bien obéir aux règles d’une saine concurrence. Cela ressemblerait aussi presque à une trêve, royalement accordée à ceux qui ont peu vendu ou à ceux qui ne peuvent, pour le moment, le faire. Le ministère a-t-il ou non subi de telles pressions et de la part de qui ? La question se pose alors que la seule certitude est qu’une guerre des voitures semble être engagée.

Notons, pour le cas du groupe Mzabi, qui nous le fait savoir, que « Faisant suite à l’article paru sur votre édition électronique du 24 Avril courant et traitant du sujet des volumes d’importations de véhicules automobiles au titre de l’exercice 2011 et en confirmation de mon appel téléphonique, je vous confirme que le groupe Artes a non seulement apuré l’intégralité de son quota d’importation, alloué par les autorités de tutelle, mais a même eu le privilège de bénéficier d’une rallonge de volume en compensation des parts non consommés par les confrères. En effet, l’administration avait autorisé tous les concessionnaires à ramener les mêmes volumes consommés en 2010, sans précision ni restriction sur les différentes marques représentées par une même entreprise, et donc  notre quota était global entre les trois enseignes que nous représentons, à savoir : Renault, Nissan et Dacia, nous avons donc pu répartir et programmé nos importations en rapport avec les besoins du marché et aussi l’évolution de la demande. En conclusion, le Groupe Artes, avec ses trois enseignes, avait dépassé de loin les volumes initialement octroyés et était même en mesure de réaliser des performances exceptionnelles s’il avait eu la possibilité d’importer davantage de véhicules automobiles ».

 

Khaled.

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